- 36m01s
2 min de lecture
Qu'est-ce que la fièvre hémorragique de Crimée-Congo et ses symptômes ?
La tique géante "hyalomma marginatum", porteuse du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, a été détectée en France. Alors que le risque de transmission humaine reste faible, les autorités sanitaires appellent à la vigilance pour cette période estivale.
Photographie d'illustration
Crédit : Photo de Erik Karits sur Unsplash.
La détection récente du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) en France soulève des questions sur la menace de cette maladie transmise par les tiques. L’Agence nationale de santé publique, encourageait déjà en mai 2024 la population française à prendre des précautions au printemps.
La FHCC est une infection virale qui affecte les animaux, notamment les bovins, et les êtres humains. Cette maladie est causée par un virus transmis principalement par la tique géante hyalomma marginatum et peut avoir des symptômes grippaux légers, mais peut se transformer en une forme hémorragique potentiellement mortelle.
D'après l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), si la maladie dégénère, le taux de mortalité varie de 10 % à 40 %. La qualité des systèmes de santé joue un rôle essentiel dans ce risque, qui évolue considérablement entre les pays développés et ceux en développement. Aucune thérapie particulière n'a encore démontré son efficacité, le traitement reste l'attente que les symptômes s'apaisent.
La détection du virus en France
La première détection du virus en France remonte à octobre 2023 dans les Pyrénées-Orientales, puis au début de l'année 2024 en Corse. La présence de la tique hyalomma marginatum, connue pour sa taille d'environ un centimètre et ses pattes rayées, a été confirmée depuis une décennie dans plusieurs départements du sud de la France. Cependant, c'est la première fois que le virus lui-même est détecté sur le territoire français.
Laurence Vial, vétérinaire à l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS), a déclaré lors d'une conférence de presse : "Le fait d'avoir détecté ce virus dans des tiques dans le sud de la France suggère quand même une possibilité d'émergence de cette maladie dans les prochaines années".
Le changement climatique comme facteur de propagation
Le changement climatique est en partie responsable de la propagation du virus dans de nouvelles régions. Selon une recherche parue en 2023 dans la revue Emerging Infectious Diseases, il est mis en évidence que les changements climatiques encouragent la prolifération des tiques et, par conséquent, la prolifération du virus.
Depuis plusieurs décennies, la maladie se propage en Afrique, au Moyen-Orient et dans les Balkans. La Turquie a été particulièrement touchée à la frontière entre ces dernières régions, avec parfois un millier de cas par an.
Un seul cas de FHCC a été signalé jusqu'à présent en France, et le patient l'avait contractée à l'étranger. Depuis 2016, certains cas humains ont été signalés en Espagne, ce qui suggère la possibilité d'une transmission humaine en Europe.
Quelles sont les mesures de prévention ?
Plusieurs mesures sont recommandées par les autorités sanitaires françaises pour se prémunir contre la FHCC, notamment au printemps et en été, période où les tiques sont les plus actives. Les vêtements couvrants de couleur claire, les chaussures fermées et l'inspection minutieuse du corps après des sorties en plein air sont recommandés. Il est également recommandé d'utiliser des répulsifs, bien que leur efficacité soit limitée.
Santé Publique France précise : "La principale manière de se protéger contre la fièvre hémorragique de Crimée-Congo est d'éviter les piqûres de tique en adoptant des mesures de protection individuelle".
