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Pénurie de médicaments : à qui la faute ?

Le ministre de la Santé accuse les consommateurs et les pharmacies de constituer des stocks par anticipation. Les syndicats déplorent pour leur part la responsabilité des laboratoires et du gouvernement.

L'amoxicilline est de loin le médicament qui est concerné par la pénurie
Crédit : Charly TRIBALLEAU / AFP
MÉDICAMENTS - La pénurie expliquée par Agathe Landais, spécialiste santé de RTL
00:04:45
Agathe Landais - édité par Mathieu Terzaghi
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Trouver un traitement ressemble, par les temps qui courent, à un parcours du combattant. Aurélien Rousseau, ministre de la Santé, s'est exprimé sur la pénurie de médicaments au micro de RTL Matin, ce mardi 31 octobre : "On a du stock au niveau national, et c'est vrai que (...) quand on a peur qu'il y ait une pénurie de médicaments, on achète des médicaments en avance. Il y a certaines très grosses pharmacies qui commandent directement aux industriels et qui font du sur-stock, et donc des petites pharmacies qui, elles, n'arrivent pas à (en) avoir". Mais qui sont ces pharmacies qui font du sur-stock ?

Ce dernier a été assez flou à ce sujet. Il a indiqué que de gros réseaux de pharmacies feraient du sur-stock, avec des groupes qui rassembleraient des centaines d'officines partout en France. Pour Olivier Rozaire, président du syndicat de pharmaciens URPS en Auvergne-Rhône-Alpes, le problème n'est pas là : "On sait que la période hivernale va être une période où il y a un besoin assez fort de la part des patients, notamment en antibiotiques et en corticoïdes. Donc on essaye par tous les moyens de se constituer un stock pour répondre à la demande, puisqu'on sait qu'on va revivre la situation de l'année dernière. On va avoir des jours ou des semaines où on n'aura absolument rien, ce qui est normal. D'ailleurs, il serait même irresponsable de ne rien faire. Ce n'est pas la raison de la rupture. Quand on montre un problème du doigt, je dis il ne faut pas regarder ça, il faut régler le problème. Si on en est arrivé là, c'est parce qu'aujourd'hui l'État français n'est plus en capacité d'approvisionner correctement le territoire avec un certain nombre de médicaments" dénonce-t-il. 

Les pharmaciens reconnaissent qu'elles font un peu de stock. Selon la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, 20 % des pharmacies auraient un stock en officine de plus d'un mois

Les patients, les autres responsables ?

Le ministre de la Santé pointe également du doigt les patients, qui seraient trop prévoyants. Il a rappelé qu'il ne fallait pas faire de stocks chez soi, au risque d'amplifier la pénurie. 

Cependant, pour Philippe Besset, président du syndicat FTPF, la faute revient plutôt aux laboratoires qui ne libèrent pas leurs propres stocks : "L'Agence du médicament et le ministère de la Santé nous disent que les fabricants ont deux mois de stocks d'amoxicilline actuellement. Mais qu'est-ce qu'ils en font ? Pourquoi gardent-ils deux mois de stock ? (...) Je suis pour qu'on fasse des réserves stratégiques. Et quand on en a besoin, il faut libérer la réserve stratégique. Donc le message que j'ai à donner au ministre, c'est : 'Arrêtez de conserver deux mois de stock dans les labos à un moment où les Français n'ont pas les moyens de se soigner et d'avoir leurs antibiotiques' ". Selon ce syndicat, 60 % des officines n'ont aujourd'hui aucune boite d'amoxicilline en stock. 

Quelles sont les solutions ?

Pour lutter contre ces pénuries, le 1ᵉʳ octobre, certains médicaments à base d'amoxicilline ont vu leur prix être augmentés de 10%, afin de pousser les laboratoires à les vendre en France et non à l'étranger. Fin octobre, les laboratoires, qui se sont engagés à constituer assez de stocks pour l'hiver en contrepartie, n'en ressentent pas encore les effets. La mesure est trop récente pour que les laboratoires aient eu le temps de s'organiser. 

Une réunion est prévue pour la semaine du 6 au 12 novembre par Aurélien Rousseau. Deux leviers d'action principaux sont à noter : la hausse des prix de traitements grand public qui ne rapportent pas assez aux laboratoires, et la relocalisation de la production, en France ou au moins en Europe. Emmanuel Macron a amorcé cette relocalisation en juin, mais le processus prend du temps. 

Pour leur part, les pharmaciens redoutent une opération de communication, alors même qu'ils demanderont aux laboratoires de mettre à disposition leurs stocks stratégiques dans l'immédiat.

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