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Migraine : pourquoi mal traitée, elle augmenterait le risque de suicide
Dans sa chronique du jour, le docteur Jimmy Mohamed se penche sur la migraine, cette maladie chronique très handicapante au quotidien.
Illustration d'une personne souffrant d'une migraine
Crédit : Carolina Heza / Unsplash
15% de la population mondiale souffre de migraines. En France, environ 8 millions de personnes souffrent de cette maladie neurologique extrêmement fréquente. La vraie migraine, ce sont des maux de tête qui surviennent de façon progressive, qui durent plusieurs heures. Ils sont souvent accompagnés de nausées et de vomissements, d'une gêne au bruit, à la lumière. Ils s'aggravent quand vous bougez et nécessitent d'aller se coucher.
Si vous avez de simples maux de tête au niveau du front ou derrière la nuque, en fin de journée ou en fin de semaine, quand vous êtes un peu fatigué, un peu stressé, que vous prenez un paracétamol et que ça passe, dans ces cas-là, ce n'est pas la vraie migraine. Si vous êtes migraineux, le paracétamol ne fonctionne pas. Le traitement de référence de la migraine, ce sont les anti-inflammatoires : Advil, Ibuprofène, aspirine ou certains médicaments qui sont sur ordonnance, les triptans.
Une qualité de vie altérée
La migraine est une maladie chronique qui évolue par crise. Quand vous enchaînez des crises avec des traitements qui ne marchent pas, non seulement vous ne pouvez plus travailler, mais en fait, vous ne pouvez plus rien faire. À tel point que des chercheurs danois ont montré que les personnes qui souffrent de migraines chroniques ont beaucoup plus de risques de faire une tentative de suicide que les autres, tant leur qualité de vie est altérée.
La migraine est la maladie de l'intolérance au changement. Elle survient par crise avec des facteurs déclenchants : le stress, le fait de manquer de sommeil ou à l'inverse, de trop dormir. Il y a ce qu'on appelle la migraine du week-end. Lorsque vous faites une grasse matinée, que vous dormez beaucoup trop, vous pouvez déclencher une crise de migraine puisque vous avez, en quelque sorte, désorganiser votre rythme de vie.
Il y a une inégalité liée au sexe. Les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes par la migraine. Il est aussi possible de faire des migraines liées au cycle menstruel et à cause des variations d'hormones. Le migraineux doit donc avoir une bonne hygiène de vie et faire de l’activité physique mais ça ne suffit pas toujours.
En dernier recours, si la migraine persiste, il existe une nouvelle classe de médicaments. Ce sont des anticorps un peu particuliers qui sont très efficaces, très bien tolérés et qu'on fait sous forme d'injections. Mais malheureusement, ce n'est pas pris en charge par la Sécurité sociale. Il faut compter 250 euros par mois.
