MeToo à l'hôpital: une infirmière sur deux a déjà subi des violences sexistes et sexuelles

C'est un phénomène qu'on peut qualifier de massif. Une infirmière sur deux dit avoir été victime, au moins une fois dans sa carrière, de violences sexistes ou sexuelles, selon une enquête réalisée par l'Ordre des infirmiers auprès de 21.000 soignantes.

Dans ce rapport, 49% des infirmières affirment avoir déjà subi des agressions sexuelles, des viols, mais surtout et en majorité des propos outrageants ou inappropriés. Il peut s'agir de commentaires sur leur tenue ou leur physique, des invitations à avoir un rapport sexuel, mais aussi des insultes sexistes. 

Pour la présidente de l'Ordre des infirmiers, Sylvaine Mazière-Tauran, cette situation est d'autant plus alarmante qu'il y a peu de signalements : "Elles n'osent pas dire qu'elles ont été victimes. 38% d'entre elles déclarent n'avoir entrepris aucune démarche. La culture du silence est encore trop forte."

Seules 4 % des victimes portent plainte

En effet, seules 10% des victimes ont signalé ces violences à un responsable. Et elles ne sont que 4% à porter plainte. Un chiffre faible que regrette la présidente de l'Ordre : "C'est intolérable et c'est nécessaire de ne plus autoriser ce type de comportement. Ce problème pourrit la vie de nos professionnelles de santé et nous espérons que cela va être une priorité pour notre prochain ministre de la Santé."

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D'autant que le phénomène s'étend à toutes les professions médicales. En novembre, l'Ordre des médecins avait fait la même enquête. Résultat : la moitié des femmes médecins se disaient elles aussi victimes de violences sexuelles.

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