Mayotte : pourquoi craint-on une épidémie de choléra ?

La ministre de la Santé l’a annoncé en direct sur RTL : la France va envoyer en urgence 10.000 doses de vaccins pour lutter contre le choléra à Mayotte. Sujet d’inquiétude majeur, le choléra est une infection potentiellement grave et sévère due à une bactérie Vibrio cholerae. C’est une maladie infectieuse identifiée au XIXᵉ siècle et qui évolue par épidémie, car très contagieuse. Au cours de l’histoire, le choléra a tué des millions de personnes et parmi elles malheureusement des millions d’enfants.

Le choléra est avant tout une maladie de la pauvreté, de la promiscuité et de l’insalubrité qui provient toujours d’une problématique liée à l’eau. Inondations, stagnation des eaux, défaillances des systèmes d’assainissement, absence de toilette sont les facteurs qui favorisent son apparition ou sa résurgence. L’eau contaminée est ensuite bue ou se retrouve sur des aliments consommés par l’homme

La maladie se propage d’homme à homme par les mains ou alors dans les selles qui se retrouvent malheureusement dans des circuits d’eaux usées non traitées qui contaminent ensuite d’autres personnes. Une fois contaminé par la bactérie, les symptômes apparaissent en quelques heures à quelques jours.

Quels sont les symptômes ?

Une fois que la bactérie est dans l’intestin, elle libère une toxine, la toxine cholérique, responsable d’une diarrhée extrêmement importante avec comme risque principale la déshydratation. Les pertes en eau peuvent être considérables puisqu’elles peuvent atteindre les 15 L d’eau par jour. En l’absence de traitement, dans ses manifestations les plus sévères, le choléra est l’une des maladies infectieuses les plus rapidement mortelles : la mort survient en un à trois jours.

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Il n’y pas de traitement spécifique, l’objectif étant de lutter contre les complications de la déshydratation. On doit donc réhydrater les malades soient par voie orale avec de l’eau et des solutés de réhydratation, soit par voie intraveineuse en perfusion. Pour éviter une épidémie, la ministre de la Santé l’a annoncé, des vaccins vont être envoyés et proposés à la population.

Il existe deux vaccins contre le choléra qui se fait en deux injections avec une efficacité aux alentours de 80-85%. Le problème, c'est que tant que l’accès à l’eau potable ne sera pas rétabli, on ne résout pas le problème des maladies infectieuses, car il y a le choléra, mais les gastro-entérites, les hépatites, la poliomyélite, les salmonelles et d'autres.