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Marine Lorphelin vous explique comment lutter contre la précarité menstruelle

A l'occasion de la journée nationale de la précarité menstruelle, Marine Lorphelin nous en dit plus sur cette problématique qui concerne 2 millions de femmes en France.

Soulager les syndromes pré-menstruels, tout un art
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Marine Lorphelin
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C'est une réalité pour beaucoup de femmes. La précarité menstruelle désigne la difficulté des personnes menstruées à se procurer des produits d'hygiène intime ce qui les empêche de pouvoir vivre leurs règles sereinement. On estime que 2 millions de personnes seraient concernées en France, dont un tiers des étudiantes. Dans le monde, c'est 500 millions de personnes.

En France, un des facteurs majeurs de la précarité menstruelle est le coût élevé des protections. Rentrent aussi en compte les difficultés d'accès à l'hygiène causée par le manque d'entretien des toilettes publiques ou des toilettes scolaires. Toutes les personnes menstruées peuvent témoigner avoir déjà eu des difficultés d'accès aux toilettes à l'école.

La précarité menstruelle est un facteur aggravant les inégalités hommes-femmes. Au niveau scolaire, une personne qui a ses règles doit surmonter des difficultés supplémentaires. Si elles n'ont pas les moyens de se protéger correctement, elles manquent des cours ou ont de vrais problèmes de concentration, elles ne peuvent pas faire de sport. 

Sans parler des conséquences sur leur santé. En effet, elles n'ont souvent pas le choix que de garder plus longtemps leur protection usagée ou d'utiliser des produits inappropriés comme du journal, du plastique pour les remplacer, ce qui augmente beaucoup le risque d'infection. On comprend aussi les conséquences néfastes de la précarité menstruelle sur leur développement personnel avec une vraie perte de confiance en soi menant parfois à l'exclusion sociale.

Des protections hygiéniques distribuées dans les écoles

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Des solutions sont mises en place depuis quelques années. Heureusement  Les premières expérimentations de distribution gratuite de protections hygiéniques dans les écoles menées en 2020 ont été couronnées de succès et se généralisent progressivement. Les protections hygiéniques devraient donc bientôt être disponibles et gratuites dans tous les établissements scolaires, du primaire jusqu'à l'université. 

Idéalement, tous les lieux publics devraient pouvoir en faire de même. Par exemple dans les transports, métros trains avions, avoir ses règles de manière impromptue peut être extrêmement gênant si on n'a pas accès à des protections hygiéniques.

Par ailleurs, puisqu'il s'agit bien de produits de première nécessité, il me paraît indispensable que leur prix soit fixé par la loi. Enfin, la réduction des inégalités passe aussi par l'éducation du plus grand nombre à travers la libération de la parole et des tabous.

Un congé menstruel en France ?

Dans certains pays, les congés menstruels existent. C'est le cas au Japon, en Indonésie ou encore en Zambie. En Europe, l'Espagne pourrait ouvrir la voie avec un projet de loi qui est en cours d'études. En France, l'éventualité d'un congé menstruel fait vraiment débat même auprès des féministes.

Les personnes désireuses de s'engager concrètement peuvent se tourner vers une association, comme Règles Elémentaires, la première association française contre la précarité menstruelle, qui organise des collectes de produits et participer à lutter contre les tabous autour des règles. L'association lance aussi ce weekend son premier événement : le festival "Sang gêne" avec des projections, des conférences débats et réflexions autour des règles et de la précarité menstruelle.

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