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"Le bon cocktail pour permettre la contamination" : face à l'épidémie de grippe, un chef en réanimation alerte sur les mauvais comportements

Le docteur Bruno Megarbane insiste sur la nécessité de vaccination pendant ces fêtes de fin année. Au micro de RTL, il donne plusieurs conseils pour se protéger face à l'épidémie de grippe.

Une forte fièvre, des frissons, une fatigue intense, des douleurs musculaires ou encore des maux de tête caractérisent la grippe.

Crédit : PATRICK PLEUL / dpa-Zentralbild / dpa Picture-Alliance via AFP

La grippe approche de son pic de contaminations en France

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Stéphane Carpentier - édité par Guillaume Cros

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"L'épidémie de grippe en France est en phase d'arriver à son pic". Ce sont les mots de la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, prononcés vendredi 26 décembre. Le pire serait à prévoir dans les derniers jours de l'année 2025. 

Bruno Megarbane, chef du service de réanimation de l'hôpital Lariboisière à Paris, constate la montée de l'épidémie à son échelle. "Il y a une augmentation rapide de l'activité, en ville ou à l'hôpital, liée à la grippe. Cela traduit une épidémie en phase de progression exponentielle et il est possible que le pic soit atteint vers la fin de l'année", confirme-t-il. 

Évoluant en réanimation, le docteur est essentiellement confronté à des malades souffrant "soit d'une insuffisance respiratoire aiguë, c'est-à-dire une difficulté à respirer, soit une décompensation de leur maladie chronique de fond, qu'elle soit cardiaque, neurologique ou respiratoire." 

Il ajoute : "Ce sont des patients qui nécessitent une hospitalisation dans des services de médecine ou en réanimation, car ils ont besoin d'oxygène".

Au cours des épidémies précédentes, les sujets vaccinés ne représentent que 10 % des personnes hospitalisées contre 80 % pour celles non-vaccinées

Bruno Megarbane, chef du service de réanimation de l'hôpital Lariboisière à Paris

Au micro de RTL, Bruno Megarbane encourage les Français à se faire vacciner. "La plupart de ces patients ne sont pas vaccinés. On sait que la vaccination réduit ce risque de devoir être hospitalisé pour une forme grave de la maladie. On estime, au cours des épidémies précédentes, que les sujets vaccinés ne représentent que 10 % à peu près des personnes hospitalisées contre 80 % pour celles qui ne sont pas vaccinées."

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"Il est toujours temps de se faire vacciner, surenchérit-il. Il faut savoir que le vaccin met à peu près 10 à 15 jours pour être efficace. Certes, nous approchons du pic, mais ça ne veut pas dire que l'épidémie aura disparu après le pic."

Tous les ans, près de 6 millions de personnes sont infectées par la grippe. Même si elle reste une maladie généralement bénigne, 17.000 décès ont été attribués à la grippe en 2024. 

Les gestes barrières à privilégier

Pour limiter la contamination, le chef du service de réanimation de l'hôpital Lariboisière préconise des gestes barrières. "Lorsqu'on se sent grippé, on a de la fièvre, on tousse, on a le nez qui coule, il faut mettre un masque pour protéger les personnes fragiles de son entourage. Cela va réduire le risque de contamination vers les autres personnes", précise-t-il au micro de RTL.

"Le danger cette année, c'est que l'épidémie est survenue de façon un peu plus précoce pendant les fêtes de Noël et de fin d'année. Cela va favoriser les transmissions transgénérationnelles." Bruno Megarbane s'explique : "Ce sont essentiellement les personnes jeunes qui vivent une vie pleine, qui se contaminent. Ils peuvent porter le virus vers des personnes plus âgées, en Ehpad, leurs grands-parents. Un jeune ne risque pas grand-chose, mais une personne âgée peut prendre un certain risque de faire une forme grave et de décéder."

Le grand froid, facteur de propagation

Un facteur favorisant la propagation de la grippe ? L'hiver. "Il aggrave la situation. Il rend plus vulnérable l'arbre respiratoire et augmente le risque de faire une forme un peu plus marquée de la maladie. De plus, quand il fait froid à l'extérieur, on a tendance à rester en intérieur, dans des milieux confinés. Malheureusement, ceci favorise la propagation du virus", évoque le docteur au micro de RTL. 

"On a le bon cocktail pour permettre la contamination des personnes fragiles avec un virus qui circule de façon plus importante", conclut-il.

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