INVITÉ RTL - "C'est une petite révolution médicale", le Dr Badet revient sur la première greffe de larynx réalisée en France
Invité de "Focus Dimanche", le Dr Badet et son équipe de chirurgien à Lyon, ont greffé pour la première fois un larynx sur une patiente en septembre 2023. Celle-ci avait perdu la voix depuis une vingtaine d'années.
Ce 20 novembre, une équipe médicale lyonnaise a réalisé une greffe de larynx. Une première en France, qui a permis à une femme de retrouver l'usage de la parole. "C'est une petite révolution médicale" confie le Dr Lionel Badet.
La patiente, âgée de 49 ans, respirait par trachéotomie, grâce à une ouverture dans la trachée. Cette dernière ne pouvait pas parler depuis 27 ans. Elle avait perdu la voix à la suite de complications liées à une intubation après un arrêt cardiaque en 1996.
La greffe a été réalisée à Lyon les 2 et 3 septembre 2023. La patiente a pu prononcer quelques mots d'une voix très faible dans les jours qui ont suivi. Elle suit des séances de rééducation des cordes vocales, de la déglutition et de la respiration avec une orthophoniste afin de recouvrer toutes ses capacités.
Le moment le plus, le plus délicat, c'est la revascularisation du greffon.
Dr Lionel Badet
Au micro de Focus Dimanche, le Dr Badet est revenu sur le déroulement de l'opération. "Le moment le plus délicat, c'est la revascularisation du greffon. Quand vous allez remettre ce greffon en place, vous allez brancher les artères, vous allez brancher des veines et à un moment où vous avez des clans vasculaires, il faut qu'il se recolore et il faut qu'il se revascularise normalement. S'il ne se revascularisait pas, alors là, on était en danger d'échec. Donc c'est toujours le moment dans une transplantation qui mobilise les attentions", explique-t-il.
Une première révolution médicale qui ouvre la voie à d'autres perspectives. "On s'achemine vers d'autres situations cliniques qui sont extrêmement handicapantes pour les patients. Par exemple, les greffes d'utérus qui sont réservées à des femmes qui ont des infertilités totalement définitives et qui constituent pour elle un traumatisme psychologique important. Et puis la greffe de pénis qui sont des amputations traumatiques", conclut Lionel Badet
