On le trouve dans les fusées, les voitures de course mais aussi dans les siphons pour faire de la chantilly. Le protoxyde d'azote est le troisième produit psychoactif le plus consommé chez les moins de 20 ans.
Sur internet, des centaines de vidéo de "soirées bonbonnes", "ballons" ou bien "protos" montrent des jeunes qui rient, planent.
Puis, qui recommencent. Ça a l'air amusant, festif et pourtant nausées, vomissements, et maux de tête sont fréquemment au rendez-vous. L'année dernière en France, deux jeunes en sont morts.
Lacroix-sur-Meuse, un petit village de 700 habitants près de Verdun. Ce 5 mai 2018, Nadine et Daniel Grosdidier viennent d'atterrir aux Baléares sur leur lieu de vacances. Ils préviennent Yohann, leur fils de 19 ans resté à la maison, que tout va bien. Le jeune homme plaisante avec eux. Ce sera leur dernier échange.
Une heure plus tard, le téléphone sonne. C'est la gendarmerie. Yohann faisait une fête chez lui et il est décédé d'un arrêt cardiaque. Ses parents prennent le premier avion. Les gendarmes leur montrent des bombes de nettoyants pour clavier, Yohann et ses amis auraient inhaler le gaz que contenaient ces bombes.
"Avec des ballons de baudruche, ils inhalaient ce produit, il l'a fait deux fois et la deuxième fois il est décédé", témoigne sa maman. Dans la bombe que l'étudiant en BTS inhale ce soir là, c'est du protoxyde d'azote. Les analyses révéleront que Yohann n'avait pas d'alcool ni de drogue dans le sang. Le médecin légiste confirme que le décès du jeune homme est dû à ce gaz.
À Lille, aux abords des bars, certains trottoirs sont jonchés de petites bonbonnes, des indices qui indiquent un usage banalisé. Et pour s'en procurer rien de plus simple, il suffit d'aller en grande surface. Dans les rayons on en trouve facilement. les bonbonnes sont vendues en toute légalité.
Certains magasins appliquent depuis peu un principe de précaution quant à l'usage détourné de ce produit ménager mais dans certaines épiceries de quartier, les gérants fournissent les outils nécessaires pour se mettre la tête à l'envers et parfois délivrent le mode d'emploi.
Insouciance, méconnaissance... Ce qui apparaît comme un jeu d'enfant peut avoir des conséquences neurologiques sévères. À l’hôpital Saint-Louis, à Paris, le docteur Mourad Benyamina est médecin anesthésiste. Il manipule tous les jours le protoxyde d'azote pour et connaît bien ses effets toxiques. "Le protoxyde d'azote inhibe la vitamine B12. Si on multiplie les inhalations, on peut avoir des lésions cérébrales définitives", prévient le réanimateur-anesthésiste.
Une proposition de loi a été déposée en janvier 2019 pour encadrer sa vente et "renforcer des actions de prévention". En attendant, le protoxyde d'azote est vendu librement, il n'est classé ni comme stupéfiant ni comme substance vénéneuse.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.