Une histoire insolite outre-Atlantique et des effets concrets en France. Les refus de dons d'organes ont bondi en France ces derniers jours, s'est inquiétée ce 22 octobre l'agence publique chargée du sujet, après que des médias ont rapporté qu'un patient américain, considéré comme en état de mort cérébrale, s'était réveillé avant d'être prélevé.
"Le fait de véhiculer cette information est très préjudiciable et jette l'opprobre sur le don et la greffe d'organes en France", a regretté l'Agence de la biomédecine auprès de l'AFP.
Le média américain NPR a rapporté ce week-end le cas, remontant à 2021, d'un trentenaire qui s'était réveillé juste avant de se voir prélever des organes. Il avait été jugé en état de mort cérébrale, à la suite d'une overdose, par l'équipe de l'hôpital du Kentucky où il était traité. Une enquête a été ouverte, selon la presse locale.
Plusieurs médias français ont repris cette information au cours du week-end. Mais certains ont titré que l'homme s'était réveillé "pendant le prélèvement de ses organes", ce qui a provoqué un vaste mouvement d'inquiétude, selon l'Agence de la biomédecine.
"Nous avons (...) relevé une augmentation nette du nombre d'inscriptions sur le registre national des refus", a-t-elle signalé, estimant que, depuis la publication de ces articles, ces inscriptions étaient dix fois plus nombreuses que la normale.
Pourtant, la situation du patient américain "serait impossible en France", souligne l'Agence de biomédecine. Les procédures par lesquelles un patient est déclaré mort sont en effet très strictes. Réalisées par plusieurs médecins, elles prévoient une série d'examens, notamment par imagerie, qui ne laissent pas de place au doute.
L'information de NPR, qui n'a pas été vérifiée de manière indépendante par l'AFP, est par ailleurs "hautement suspecte du point de vue des anesthésistes français", a prévenu l'Agence de la biomédecine.
"Des milliers de personnes sont en attente d'une greffe vitale en France, nous ne pouvons pas laisser circuler une information non vérifiée et si préjudiciable pour ces patients", a-t-elle conclu.
Dans un communiqué distinct, la Société française de médecine de prélèvements d'organes et de tissus (SFMPOT) et la Société francophone de transplantation ont tenu à rappeler que la situation en France et aux États-Unis est "totalement différente".
"Le diagnostic de mort encéphalique est beaucoup plus sécurisé en France, où un cas similaire serait donc strictement impossible", a affirmé le Docteur Jean-Christophe Venhard, président de la SFMPOT.
Le don d'organes sauve des vies, mais ne se pratique que dans deux situations, encadrées par la loi : "le don du vivant pour le rein (dans le cercle familial ou pour ses proches)" et "le don sur personnes décédées, après un diagnostic rigoureux, sécurisé et transparent", ont précisé les sociétés savantes.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte