C'est un phénomène en expansion. Il occupe désormais une bonne place dans les magazines et les articles de presse relatifs au monde de l'entreprise, après des années à évoquer le tristement célèbre "burnout". Le "quiet quitting" (ou "démission silencieuse" en bon français) est le nouveau mouvement de fond qui inquiète et fascine le monde du travail.
Depuis la crise du Covid et l'émergence du télétravail, les travailleurs veulent redéfinir clairement les règles de leur quotidien. Le cryptique maudit métro-boulot-dodo n'est plus acceptable pour beaucoup et les questions relatives à l'équilibre vie personnelle - vie professionnelle sont de plus en plus puissantes. L'Ifop a réalisé une enquête sur le phénomène et 37% des Français actifs confirment se sentir proches du "quiet quitting", cette attitude qui ne consiste qu'à faire son travail sans zèle.
Plus d’un tiers des actifs français adhèrent à cette philosophie qui veut que l'on reste stricto sensu dans le cadre de son contrat de travail en refusant les heures supplémentaires et d’éventuelles tâches qui ne relèveraient pas de leur mission. Ce chiffre est "en nette augmentation puisqu’en 1993, ils n’étaient qu’un tiers (33%) à indiquer que l’argent était leur principale motivation", note l'Ifop.
Ce désengagement progressif serait lié directement à une impression désagréable : celle que l'investissement dans une entreprise ne paye jamais. En trois décennies, la proportion d’actifs français ayant le sentiment de donner plus qu’ils ne retirent de leur travail a quasiment doublé, "passant de 25% en 1993 à 48% en 2022", précise l'étude.