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Crise des urgences pédiatriques : le plan d'urgence du gouvernement ne convainc pas les soignants

Les autorités ont débloqué une enveloppe de 150 millions d'euros et annoncé des mesures d'urgence pour soulager les services de pédiatrie accablés par l'épidémie de bronchiolite et des services déjà très fragilisés. Une réponse insuffisante aux yeux des soignants.

Des urgences pédiatriques (illustration)
Des urgences pédiatriques (illustration)
Crédit : Sebastien SALOM-GOMIS / AFP
Crise des urgences pédiatriques : pourquoi le gouvernement lance un plan d'urgence
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Agathe Landais

Le gouvernement a annoncé ce week-end 150 millions d'euros pour les services de pédiatrie. Un plan d'action lancé après une lettre signée par plusieurs milliers de soignants et adressée à Emmanuel Macron pour dénoncer "son inaction politique irresponsable". En cause, l'épidémie de bronchiolite qui a fait déborder le système de santé. 

Toutes les régions de la métropole sont déjà en épidémie. Hormis la région Paca, qui devrait elle aussi passer en alerte rouge cette semaine. Cette épidémie survient en plus avec trois semaines d'avance par rapport aux années précédentes. Les passages aux urgences pour ce motif explosent en ce moment. 

Cette maladie respiratoire généralement bénigne touche les enfants de moins de deux ans et peut engendrer des hospitalisations dans 2% à 3% des cas. La semaine dernière, près de 3.000 passages aux urgences pour bronchiolite ont été enregistrés. Deux fois plus que la semaine précédente. 1.000 enfants, en majorité de moins d'un an, sont aujourd'hui hospitalisés, certains dans des services de réanimation.

Cette épidémie de bronchiolite survient en pleines vacances de la Toussaint. Une partie des soignants sont en congés, dans des services déjà très fragilisés. Selon le collectif Inter-hôpitaux, 20% des lits sont aujourd'hui fermés en pédiatrie par manque de personnel.

Une meilleure rémunération pour les gardes de nuit et de week-end

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Dans ce contexte, le gouvernement a décidé de débloquer 150 millions d'euros. Le but premier sera d'inciter les soignants en place à rester à l'hôpital dans les services de pédiatrie malgré ces conditions de travail très compliquées. 

Faire revenir les soignants, et les retenir, cela passe aussi par une meilleure reconnaissance de la pénibilité de leur travail. L'entourage du ministre de la Santé a confirmé à RTL dimanche qu'une partie de ses 150 millions d'euros sera dédiée à une meilleure rémunération des gardes de nuit et de week-end à l'hôpital. 

Ces indemnités avaient été doublées cet été. Cela pourrait à nouveau être le cas cet hiver. A priori, seuls les établissements les plus en tension bénéficieraient de la revalorisation. Les Agences régionales de santé trancheront cette semaine. 

Des mesures d'urgence réactivées

Comme cet été, le gouvernement veut miser sur la régulation pour désengorger les services. Dès ce lundi, les autorités vont demander aux gens d'appeler le Samu, le 15, avant de se déplacer à l'hôpital. 
Autre mesure de cet été qui va être réactivée, la participation de la médecine de ville. Les médecins généralistes vont être incités financièrement à dégager dans leurs agendas des créneaux libres dédiés aux urgences pour recevoir dans leurs cabinets des patients qui auront composé le 15. 

Dans les hôpitaux, les plans blancs commencent à être réactivés comme au CHU de Bordeaux, notamment. Ils permettent aux établissements de faire revenir les soignants en congés, de déplacer les personnels d'un service à l'autre en fonction des besoins ou encore de déprogrammer des opérations non urgentes. 

Les soignants pas du tout convaincus par ces mesures

Malgré ces efforts, les pédiatres sont très inquiets, voire même en colère, face à cette réponse apportée par l'exécutif. Selon eux, cette enveloppe de 150 millions d'euros sera une goutte d'eau tant l'hôpital public est aujourd'hui exsangue. Ils expliquent que vu leurs conditions de travail, la pression à laquelle ils doivent faire face à cause de la fatigue et des heures supplémentaires, et vu le sentiment général qu'ils ont d'être méprisés par la classe politique, la prise en charge des malades en pâtira forcément. Ils redoutent enfin que cette situation n'accélère encore plus les démissions à l'hôpital public où certains services se mettent en grève, comme ce lundi au CHU de Nantes.

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