Sur leur blouse, les soignants des urgences du centre hospitalier universitaire (CHU) de Nantes, affichent "en grève" depuis ce lundi matin, minuit. Une façon, pour eux, de dénoncer leurs conditions de travail, qui se dégradent.
À l'origine de cette grève, un article paru dans Ouest-France, dans lequel Philippe El Saïr, directeur général du CHU de Nantes, se félicitait que son établissement était "attractif pour les soignants" et qu'il n'y avait "aucune fermeture de lit". "Les conditions de travail se dégradent, les collègues sont épuisés, psychologiquement ça ne va pas", lui répond Stéphane Naulleau, 57 ans, infirmier en chirurgie cardiaque et secrétaire général du syndicat Force ouvrière (FO) au CHU.
"Des patients attendent parfois 72 heures sur des brancards, il y a 40 enfants à opérer en chirurgie cardiaque d'ici à la fin de l'année, pour 11 plages opératoires, comment on fait ? On tire au sort ?", abonde Olivier Terrien, secrétaire général de la CGT au CHU de Nantes. "Les chirurgiens demandent des plages opératoires supplémentaires, la direction refuse et les patients partent en clinique, où le plus gros portefeuille est soigné" regrette-t-il. "C'est le projet de la direction, celui du gouvernement".
Le représentant syndical assure par ailleurs qu'il y a "encore" eu "seize lits fermés en octobre". "L'Agence régionale de santé elle-même le dit : entre 2015 et 2020, 700 lits de chirurgie ont été fermés, c'est le plus rentable et ce que cherche à absorber le privé, mais aussi 200 en obstétrique, 215 en psychiatrie, 200 en soins de suite et rééducation", déplore-t-il avant de prédire : "Une situation qui ne va pas s'améliorer avec la construction du futur CHU de l'Île de Nantes, qui donnera lieu à une nouvelle fermeture de 63 lits".
Une grève a donc été décidée vendredi dernier et depuis ce lundi matin, les patients sont accueillis par du personnel gréviste assigné par la direction. "On n'abandonnera pas la population, mais on va avoir besoin des usagers pour dénoncer cette situation : le calibrage des effectifs ne permet plus d'accueillir les patients dans de bonnes conditions", demande Olivier Terrien. "À la rentrée, nous prévoyons des actions coups de poings", assure quant à lui Stéphane Naulleau.
Contactée par l'Agence France Presse (AFP), la direction n'a pas pu être jointe dans l'immédiat.
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