Crème solaire : indice, filtres, texture... Comment bien la choisir
Avec le retour des beaux jours, c’est le moment de mettre de la crème solaire. Oui, mais comment la choisir pour être bien protégé. Ce n’est pas si simple…
Dans le commerce, il y a pléthore de produits solaires. Pour faire le bon choix, il faut regarder l’indice de protection solaire, le SPF. Exprimé en chiffre, il va de 6 à 50+.
Il protège des effets néfastes des UVB, à l’origine des coups de soleil, et principaux déclencheurs des cancers de la peau. Il faut choisir un produit qui protège aussi contre les UVA, également impliqués dans les cancers cutanés. Sur l’emballage, le logo UVA entouré d’un cercle doit être présent.
Autant dire qu’un produit ayant un indice SPF 6, c’est du gadget. Les dermatologues recommandent de choisir un produit ayant un indice de protection de 30 minimum. Donc autant taper le plus haut possible, jusqu’à 50-50+.
Ces solaires sont censés offrir une haute ou très haute protection. Je dis "censés" car ce n’est pas toujours le cas…
Attention des produits ne tiennent pas leurs promesses !
L’UFC-Que choisir a récemment testé des crèmes pour le visage, à indice 50 ou 50+, et a constaté qu’un tiers des produits présentent une protection inférieure à celle affichée.
Cela n’étonne pas Laurence Coiffard, professeure de pharmacie galénique à l’université de Nantes et experte en cosmétiques car les tests qu’elle mène depuis plusieurs années, avec une autre chercheuse, dans son laboratoire aboutissent à des résultats similaires.
"Sur la quarantaine de solaires testés cette année avec un indice de 30, 50 ou 50+, seulement un peu plus de la moitié ont une efficacité à la hauteur annoncée."
Voilà qui n’est pas rassurant. Cela concerne tous les types de produits mais selon la spécialiste, "les solaires vendus en pharmacie sont généralement conformes aux indices affichés, comme les produits A-Derma ou Bioderma".
Pour les personnes les plus à risque, avec des antécédents de cancers cutanés, souffrant d’allergies solaires, ou prenant des médicaments photosensibilisants, la professeure conseille de choisir des solaires qui ont le statut de dispositifs médicaux avec un marquage CE.
Ils sont soumis à des normes plus strictes que les produits solaires cosmétiques. C’est, par exemple, le cas d’Actinica Lotion, d’AK Secure DM protect de SVR, ou de SensiMed d’Avène, d’Anthélios 100K+Med de La Roche Posay….
Préférer une crème à une huile ou à un spray
Les huiles solaires sont plus faciles à étaler, mais leur capacité à filtrer les UV est moins bonne que celle des les laits ou les crèmes. Quant aux sprays, ils ne permettent pas de déposer une épaisseur suffisante de produit. Le mieux, c’est donc une crème sans parfum pour éviter les allergies.
"Pour ce qui est des filtres, aucun n’est parfait. Selon la spécialiste, les filtres minéraux qui laissent des traces blanches sur la peau sont moins allergisants, mais aussi moins protecteurs que les filtres organiques. Les filtres organiques sont plus faciles à formuler pour atteindre des indices de protection très élevés, mais ils pénètrent dans la peau, passent dans la circulation sanguine et peuvent avoir des effets indésirables, être des perturbateurs endocriniens."
À éviter aussi, la présence d'alcool dans un solaire car il a un effet desséchant et irritant. En plus, il favorise la pénétration des filtres solaires dans la peau.
Et pour respecter l'océan ?
Aucun produit solaire n’est écologiquement vertueux, même s’il est bio ou présente une allégation de protection de l’océan. Il n’existe aucun logo officiel et réglementé à ce sujet. Certains solaires sont plus nocifs que d’autres, notamment ceux contenant de l’octocrylène, un filtre chimique dont le retrait a été demandé en 2023 par l'Anses, l'Agence de sécurité sanitaire, à cause de ses effets sur les milieux marins.
Comme il n’est pas question de se passer de produit solaire, il est préférable d’utiliser une crème résistante à l’eau qui va beaucoup moins se diluer. Ce n'est pas pour autant la panacée, car lorsqu’on se douche, elle passe dans les eaux usées et se retrouve tout de même dans l’océan…
