La particularité des acouphènes, c’est que ce sont des sons qui ne proviennent pas de l’extérieur. Ils peuvent être faibles ou forts, survenir dans une ou deux oreilles. Les personnes les décrivent comme des bourdonnements, des sifflements, des cliquetis… Les acouphènes peuvent être temporaires et disparaître spontanément. C’est lorsqu’ils se produisent fréquemment ou en permanence qu’ils posent problème et peuvent perturber la vie quotidienne.
Ils proviennent d’un dysfonctionnement du système auditif, impliquant l’oreille, le cerveau et le nerf qui les relie. Mais on n’arrive pas toujours à comprendre pourquoi un acouphène survient. Il faut consulter pour s’assurer qu’il n’y a pas une maladie sous-jacente, comme des problèmes vasculaires, même si c’est assez rare. Parfois, les acouphènes sont consécutifs à la prise de médicaments pouvant se révéler toxiques pour l’oreille. Mais ce n’est pas le plus fréquent.
La cause la plus courante d’acouphènes est la presbyacousie, la perte auditive liée à l’âge. Les acouphènes sont alors dus à la réduction des cellules de la cochlée, c’est-à-dire de l’oreille interne. L’autre cause fréquente, c’est l’exposition prolongée ou soudaine à des bruits forts.
Si un acouphène survient après un événement bruyant comme un concert, le Dr Didier Bouccara, médecin ORL à l’hôpital européen Georges Pompidou, à Paris, insiste sur l’importance de consulter au plus vite un médecin ORL. Car dans ce cas, un médicament à base de cortisone peut être prescrit et réduire l’acouphène en aidant les cellules ciliées de l’oreille interne, endommagées par le bruit à se réparer.
Et si l’acouphène est déjà présent depuis quelque temps, d'autres solutions sont possibles.
En cas de perte d’audition, le port d’un appareil auditif est bénéfique. Quand on traite la perte auditive, on réduit aussi les acouphènes. L’appareillage va, en effet, permettre de réentendre certains bruits, comme les sons aigus, qui n’étaient plus audibles. Et l’acouphène va en quelque sorte être noyé parmi toutes les informations sonores. Certaines prothèses sont en plus équipées d’un dispositif anti-acouphènes qui émet des sons.
S’il n’y a pas de perte auditive, on peut recourir à un générateur de bruits, qui ressemble à une prothèse auditive. Il diffuse des sons, destinés à masquer l’acouphène, le cerveau n’étant plus focalisé sur lui. Bien utilisé, le générateur de bruits peut aider car les acouphènes sont généralement plus difficiles à supporter dans le silence.
On peut finir par s’habituer à ces bruits parasites. En effet, il peut y avoir un processus d’habituation. Le cerveau va tout faire pour intégrer l’acouphène dans l’environnement sonore. Des techniques de sophrologie et de relaxation peuvent aider à développer des stratégies d’adaptation et à diminuer la gêne provoquée par l’acouphène, voire à la supprimer.
Selon le Dr Bouccara, "beaucoup de choses peuvent aider, même l’ostéopathie ou la kinésithérapie quand les acouphènes sont liés à des tensions musculaires au niveau du cou. Ce qui est important, c’est que les patients ne soient pas livrés à eux-mêmes, mais accompagnés. C’est souvent une prise en charge multiple, à la fois médicale, psychologique et par un audioprothésiste, qui permet de trouver un soulagement".
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