Deux hommes et une femme comparaîtront sur reconnaissance préalable de culpabilité pour outrage à personne dépositaire de l'autorité publique, a indiqué la procureure, Catherine Sorita-Minard, confirmant des informations du journal L'Alsace. Ils ont notamment fait des doigts d'honneur à l'encontre d'Emmanuel Macron.
Sans antécédents judiciaires, ces trois manifestants participaient au rassemblement organisé à l'occasion de la visite du président de la République à Sélestat, en Alsace. Au contact de la foule, il a été sévèrement hué et bousculé par les opposants à la réforme des retraites. En colère, plusieurs personnes ont invectivé Emmanuel Macron, à l'image de cet homme qui lui a lancé : "Vous êtes le président le plus con que j'ai connu". En marge de cette mobilisation, une quatrième personne avait été interpellée et placée en garde à vue. Son dossier a toutefois été classé sans suite.
Deux autres plaintes ont également été transmises à la procureur de Colmar. Elles concernent la coupure volontaire d'électricité survenue lors de la visite du chef de l'État, mercredi 19 avril, dans la commune voisine de Muttersholtz.
Lors de son déplacement en Alsace, le président de la République s'est également rendu dans l'entreprise Mathis. L'usine spécialisée dans la construction en bois s'était alors retrouvée privée de courant, action revendiquée par la CGT. Une enquête de la gendarmerie de Sélestat est en cours.
La préfecture du Bas-Rhin a confirmé à l'AFP qu'une plainte a été déposée. L'État et Enedis en sont à l'origine. Patrick Barbier, le maire de Muttersholtz, n'a quant à lui pas souhaité porter plainte, bien qu'il "s'interroge sur la méthode" choisie par le syndicat : "Ça n'a pas dérangé la visite présidentielle. En revanche, ça a posé des problèmes à des commerçants, la pharmacie n'a pas pu fonctionner et ça a coupé le système de relevage du lit d'une dame alitée".