Jean-Luc Mélenchon n'a pu retenir ses larmes. Lors d'une manifestation contre l'islamophobie le dimanche 27 avril qui répondait au meurtre d'Aboubakar Cissé au sein de la mosquée de La Grande-Combe la veille, l'homme politique a été interpellé par une manifestante. "M. Mélenchon, on ne sent plus en sécurité nous les musulmans. On sort la boule au ventre. On ne se sent plus du tout en sécurité, a commencé cette femme face aux élus de la France insoumise réunis. Une ligne rouge a été franchie, M. Mélenchon".
"C'est certain, madame. Permettez-moi de vous embrasser ou de vous serrer la main", a proposé Jean-Luc Mélenchon. "On a peur, M. Mélenchon", a poursuivi la femme, la voix brisée par l'émotion. "N'ayez pas peur", a répondu le leader du parti de gauche avant de rejoindre Mathilde Panot devant les caméras. Visiblement très ému lui aussi, Jean-Luc Mélenchon a essuyé ses larmes avant de reprendre place dans le cortège dans le silence.
Quelques instants après cette rencontre, Jean-Luc Mélenchon a été interrogé par les journalistes présents sur cette séquence : "Je suis très sensible à la peur et à la souffrance des gens qui se sentent abandonnés et qui craignent pour eux-mêmes... Quel crime est plus vil que celui-là. Cette femme a exprimé devant moi ce que ressentent des millions de musulmans dans notre pays. C'est une crainte, une peur, le sentiment que le danger n'est pas pris au sérieux, et, en effet, il ne l'est pas par le ministre de l'Intérieur qui est à un meeting plutôt que d'être sur place pour rassurer les gens...", a regretté l'homme politique.
"Du matin au soir, vous allumez la télévision, qu'est-ce que vous entendez, l'islam, les musulmans, les migrants, les OQTF, il n'y a que ça", a accusé Abdallah Zekri, recteur de la mosquée de la Paix à Nîmes, regrettant l'absence à ses côtés du ministre de l'Intérieur et du préfet. Pour son déplacement dans le Gard dimanche, Bruno Retailleau a opté pour la sous-préfecture d'Alès, où il a rencontré des représentants locaux de la communauté musulmane.
Après "un message de compassion pour Aboubakar Cissé", ce jeune homme mort "dans des conditions absolument ignobles", alors qu'"il priait son Dieu", Bruno Retailleau a assuré que "la piste d'un acte antimusulman n'est pas du tout négligée, bien au contraire". Interrogé ensuite sur BFMTV, à Paris, le ministre a annoncé un renforcement des mesures de sécurité autour des mosquées de France, après avoir demandé dès vendredi de protéger les lieux de culte dans le Gard.
Après deux jours et demi de cavale, un Français de 21 ans s'est rendu à la police italienne, avouant être le meurtrier d'Aboubakar Cissé mais niant avoir agi par haine de l'islam. En France, un juge d'instruction du pôle criminel de Nîmes a été saisi et une information judiciaire ouverte pour meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion, a annoncé la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac.
Dans la vidéo qu'il avait lui-même réalisée vendredi juste après son meurtre, face à sa victime agonisante, le meurtrier se félicitait de son acte et insultait la religion de sa victime : "Je l'ai fait, (...) ton Allah de merde", avait-il répété à deux reprises. Il a assuré aux policiers italiens ne pas se souvenir d'avoir filmé son acte. Au cours de son interrogatoire, il s'est montré peu disert. Il ne parle que le français et le romani, ses déclarations étant traduites par un interprète.
Il a néanmoins pu expliquer avoir été mu par une pulsion meurtrière en se réveillant ce jour-là, et avoir "tué la première personne qu'il a trouvée sur son chemin", a indiqué son avocat, Giovanni Salvietti. "Il n'a rien dit contre l'islam, ni contre les mosquées", a-t-il rapporté. La préfecture de police de Pistoia l'a identifié comme étant "Oliver Hadzovic", âgé de 21 ans. Jusque-là son nom avait circulé comme "Olivier A.", un homme né à Lyon en 2004, de nationalité française et d'une famille bosnienne. Aux enquêteurs italiens, il a déclaré être l'auteur de l'homicide "d'un fidèle musulman" en France, selon la préfecture de police de Pistoia.
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