Trois jours après la polémique suscitée par la manifestation d'ultradroite à Paris, le ministre de l'Intérieur a donné de nouvelles consignes. Gérald Darmanin a demandé mardi 9 mai aux préfets d'interdire toutes les manifestations de l'ultradroite. Devant les députés, il a jugé, comme la Première ministre Élisabeth Borne avant lui, "inacceptable" cette manifestation de près de 600 militants d'ultradroite, dont la majorité avait le visage dissimulé, qui arboraient des croix celtiques.
"J'ai donné comme instruction aux préfets" lorsque "tout militant d'ultradroite ou d'extrême droite ou toute association ou collectif, à Paris comme partout sur le territoire, déposera des (déclarations de) manifestations" qu'ils prennent "des arrêtés d'interdiction", a déclaré Gérald Darmanin. "Nous laisserons les tribunaux juger de savoir si la jurisprudence permettra de tenir ces manifestations".
Plus tôt ce mardi, Élisabeth Borne s'était dite "choquée" par les images de la manifestation. "Je conçois que ces images aient pu choquer", et "je trouve assez choquantes les images qu'on a pu voir", a déclaré la Première ministre lors d'une conférence de presse à Matignon.
La Première ministre a toutefois défendu la liberté de manifester : "Il y a un droit à manifester qui est garanti et on ne peut revenir sur ce droit que quand il y a des bonnes raisons qui sont énumérées dans la loi, par exemple des risques de troubles à l'ordre public", a-t-elle expliqué, affirmant qu'"il n'y avait pas de motif pour interdire cette manifestation".