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Donald Trump à la Maison Blanche le 4 novembre 2020
Crédit : MANDEL NGAN / AFP
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"Honnêtement, nous avons gagné l'élection". Avant la fin du dépouillement des votes dans l'ensemble sur États américain, Donald Trump s'est attribué la victoire. Le président américain sortant a aussi évoqué une "fraude" sans livrer aucun élément concret et a assuré vouloir saisir la Cour suprême, sans préciser sur quel motif.
"C'est une situation extrêmement inflammable et le président vient de jeter une allumette", a estimé Chris Wallace, journaliste de Fox News, comme le rapporte l'AFP. La chaîne NBC a, elle, décidé de couper le discours du pensionnaire de la Maison Blanche "car plusieurs déclarations ne sont juste pas vraies".
La stratégie de Donald Trump de revendiquer aussi tôt la victoire fait écho à des épisodes de la vie politique française. Retour en arrière en 2008 et 2012, lorsque le Parti socialiste et l'UMP, devenu Les Républicains, se déchiraient non pas pour la présidentielle mais pour la direction de leur parti. Tout ceci sur fond de victoire revendiquée d'un côté et donc contestée de l'autre.
Le Parti socialiste connue l'une de ses pires nuits depuis le retrait de la vie politique de Lionel Jospin, le 22 novembre 2008. Ségolène Royal et Martine Aubry s'affrontent pour le poste de première secrétaire du Parti socialiste. La maire de Lille revendique la victoire sur son adversaire avec... 42 voix d'écart.
Les deux camps s'approprient la victoire, se livrant à une bataille médiatique, enchaînant les conférences de presse à quelques heures d'intervalles. A l'époque dans le camp Royal, Manuel Valls fulmine. "Nous ne nous laisserons pas voler la victoire !", lançait-il. Une ambiance tendue pour une victoire dans un mouchoir de poche. Réplique immédiate du camp Aubry à peine vingt minutes après. "À la minute où je parle, Martine Aubry est en tête, elle ne peut plus être battue", déclarait Claude Bartolone.
La nuit et la bataille sont encore loin d'être finies. Ultime point presse de Manuel Valls : "Ce qui est en train de se passer ce soir est scandaleux. Que des responsables du Parti socialiste, en rien habilités, soient en train de proclamer des résultats, c'est du jamais vu !". Les supporters de Ségolène Royal iront même manifester devant le siège du PS, rue de Solférino à Paris. Les deux partis tentent de trouver un point de convergence en organisant un troisième tour, il n'en sera rien : la victoire de Martine Aubry est entérinée par le conseil national du PS où ses partisans sont nombreux.
Saut dans le temps, nous voici en 2012, à l'UMP. A l'époque, François Fillon et Jean-François Copé s'affrontent pour le poste de président de l'UMP. Tout bascule le 19 novembre 2012, les deux candidats revendiquent la victoire. L'ancien premier ministre expliquait avoir remporté la présidence du parti "avec 224 voix" d'avance. "Je ne laisserai pas voler la victoire aux militants", déclarait-il. De son côté, le maire de Meaux assurait que "les militantes et les militants de l'UMP" viennent de lui accorder "la majorité de leurs suffrages et ainsi de (l)'élire comme président de l'UMP".
C'est alors que l'une des plus virulente guerre fratricide au sein d'un parti a démarré. "Les deux hommes, qui s'accusent mutuellement de triche, s'écharpent par médias interposés. Le parti est déchiré. Voilà le navire UMP piloté par deux capitaines, au risque de le faire couler (...) Jamais, auparavant, deux adversaires n'avaient osé sortir les mitraillettes au grand jour", résument Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans le livre La Haine, les années Sarko.
Les Français ont ainsi pu découvrir la Commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales interne au parti, plus simplement appelée la Cocoe. Après moult rebondissements, l'instance déclarera Jean-François Copé vainqueur d'une courte tête. Mais la commission finira par reconnaître une erreur : la Cocoe aurait "oublié" de comptabiliser 1.304 voix dans la bataille pour la présidence du parti. Ce duel aura de nombreuses conséquences : explosion en mille morceaux de l'UMP, départ de Jean-François Copé avec le scandale de l'affaire Bygmalion, retour de Nicolas Sarkozy à la tête du parti et enfin passage de l'UMP aux Républicains.
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