"Tondue à la Libération" : la députée écolo Cyrielle Chatelain dénonce "l'insulte" d'un élu à l'Assemblée
Cyrielle Chatelain, la présidente des députés écologistes, a demandé des sanctions contre Jean-René Cazeneuve, élu du groupe Renaissance. "Tu seras tondue à la Libération", lui aurait lancé le député macroniste.
La tension n'est pas retombée à l'Assemblée nationale. Un incident s'est produit mardi 12 décembre dans l'hémicycle, lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement, au lendemain du rejet du projet de loi sur l'immigration. Cyrielle Chatelain, la présidente des députés écologistes, dit avoir subi une "insulte menaçante" de la part de Jean-René Cazeneuve, membre de la majorité au sein du groupe Renaissance. L'élue écologiste a rapporté les faits et a demandé des sanctions mercredi 13 décembre, dans une lettre de protestation adressée à la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance).
L'information, révélée par Le Figaro, a été confirmée par l'AFP. Selon le quotidien, l'incident s'est déclenché après une prise de parole de Cyrielle Chatelain contre Gérald Darmanin. La députée a accusé le ministre de l'Intérieur de "méthodes crapuleuses" et de "faire du pied aux députés du Rassemblement national", provoquant la colère de Jean-René Cazeneuve.
"Tu seras tondue à la Libération pour avoir voté avec le Rassemblement national"
"Il m'a asséné, à deux reprises et avec détermination, les propos suivants : 'Tu seras tondue à la Libération pour avoir voté avec le Rassemblement national'", assure la présidente des députés écologistes. "La tonte des femmes à la Libération constituait une attaque contre leur intégrité physique et une destruction de ce qui représentait leur féminité. Le message est clair : en tant que femme, je me dois de rester à ma place et tenir ma langue", poursuit Cyrielle Chatelain dans sa lettre. L'élue a également demandé "une peine disciplinaire" contre Jean-René Cazeneuve après cette "insulte menaçante". Les propos dénoncés par Cyrielle Chatelain ne figurent cependant pas au compte-rendu de la séance.
Selon plusieurs témoins cités par Le Figaro, le député macroniste est bien "sorti de ses gonds". Jean-René Cazeneuve "dément formellement" avoir tenu de tels propos, toujours selon le quotidien. L'entourage de l'élu l'a défendu auprès de l'AFP. "Il lui a reproché la collusion de la gauche avec le RN, pas à titre personnel (...) Il a du mal avec le fait que la gauche puisse voter un texte sur l'immigration avec le Rassemblement national", ont estimé les proches du député.
Olivier Faure, "témoin direct de cette scène", "confirme"
Plusieurs personnalités de gauche ont soutenu Cyrielle Chatelain sur les réseaux sociaux. "Témoin direct de cette scène, je la confirme", a déclaré sur X Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, dont le siège de député est proche des deux élus. "Une défaite sur la loi immigration ne peut en rien justifier ces propos d'une violence inouïe et d'un sexisme crasse", a également estimé la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot.
Cyrielle Chatelain avait espéré que sa requête soit inscrite au programme du Bureau de l'Assemblée nationale dès ce mercredi. Mais celle-ci ne sera examinée que lors de la prochaine réunion de cette instance, après la trêve hivernale, selon une information de l'AFP. Les travaux de l'Assemblée nationale ne reprendront qu'à la mi-janvier.
- Pourquoi Emmanuel Macron ne brandit pas la menace de la dissolution sur la loi immigration
- Loi immigration : qu'est-ce que la commission mixte paritaire convoquée par Emmanuel Macron ?
- ÉDITO - Loi immigration : "Éric Ciotti se pose aujourd’hui en faiseur de loi", analyse Alba Ventura
- Loi immigration : Macron écarte toute dissolution de l'Assemblée ou 49.3 sur le texte
