Entre les jeunes qui se mobilisent pour le climat et les températures records qui entraînent des pics de pollution, la taxe carbone revient forcément sur le devant de la scène. Une taxe "explosive" qui avait provoqué la crise des "gilets jaunes".
Elle tente aujourd’hui de revenir par la fenêtre. L'offensive a débuté mi-février. D'abord par une tribune de plus de 80 députés, plutôt macronistes, centristes, socialistes, avant que ne s’engouffrent Brune Poirson, la secrétaire d'État à la Transition écologique, et François de Rugy, le ministre de Environnement.
Et depuis, il ne se passe pas un jour sans que le sujet ne soit abordé d’une manière ou d’une autre. Le cercle de réflexion Terra Nova est entré dans la danse jeudi 28 février alors que des ONG devraient suivre prochainement.
Emmanuel Macron a saisi la balle au bond cette semaine, l’air de rien… Pourquoi pas une taxe "flottante" qui pourrait varier en fonction des cours mondiaux du pétrole ? Il marche sur des œufs le Président, il sait bien que le sujet reste éruptif. C’est pour cela qu’il prend soin de redire qu’il ne faut pas "revenir à une augmentation automatique, ce ne serait pas soutenable".
À Matignon, on s’interroge aussi. Une taxe carbone ? Seulement si on baisse d’autres impôts. Parce qu’il est hors de question d’ajouter de la pression fiscale. Et Bruno Le Maire, en bon ministre des Finances, de droite, veille au grain. Il ne veut entendre parler ni d’impôt, ni de taxe supplémentaire.
Si le débat est vif, celui-ci paraît presque incontournable. On ne pourra pas y couper. Il va bien falloir accélérer la transition écologique. Nous avons accumulé un tel retard qu’il faut aller vite sur les solutions et sur le financement.
Et vous voyez, ce débat, il a du bon même si ce n’est pas le moment. De toute façon, ce ne sera jamais le bon moment. Il a du bon ce débat, parce qu’il va forcer le gouvernement à réfléchir à ce qui sera "acceptable".
L’annulation des taxes sur les carburants était absolument indispensable pour répondre à la colère des Français. Mais cela veut dire que l'État a fait une croix sur plusieurs milliards d’euros. 2 à 3 milliards par an.
Il va falloir que la fiscalité qu'on invente soit consacrée à la transition écologique
Alba Ventura
Et ça veut dire qu’il va falloir maintenant réfléchir intelligemment. La taxe carbone ça ne doit pas concerner seulement la voiture, mais aussi les avions et les gros bateaux. Et quelle que soit la fiscalité qu’on invente un jour, il va falloir qu’elle soit entièrement consacrée à la transition écologique, qu’elle ne serve pas à boucher les trous du budget de l’État.
Surtout, il va falloir qu'elle soit redistribuée. C’est ce qu’ont fait les Canadiens dans la Province de la Colombie britannique. Là -bas, grâce au produit de la taxe carbone, soit on est exempté d’impôt soit on bénéficie de baisses d’impôt. Résultat : entre 2008 et 2012, la consommation de carburant a baissé de 17%, ce qui équivaut à 750.000 voitures de moins.
Ça vaut le coup de penser la fiscalité en positif et non en punitif... Comme c’est toujours le cas chez nous.
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