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"Steak ou planète ?" : pour Aymeric Caron, "il n'y a plus de débat, comme pour le réchauffement climatique"
DÉBAT - Les scientifiques appellent à réduire radicalement la consommation de viande au profit d'une alimentation végétale. Thierry Coste et Aymeric Caron débattent.
Aymeric Caron sur RTL
Crédit : RTL
Les Français doivent-ils choisir entre "steak ou planète" ? Le débat enflamme la classe politique et les réseaux sociaux depuis plusieurs jours. La députée écologiste Sandrine Rousseau a déclaré que le barbecue était un symbole de virilité. Son message était assez clair : changeons les mentalités, notamment chez les hommes, mangeons moins de viande pour limiter le réchauffement climatique.
Pour Aymeric Caron, invité de RTL ce 1er septembre, la question ne devrait même plus se poser. "Je suis végan et même militant de l'abolition de la viande, en tout cas déjà d'une diminution drastique de la consommation de viande, commence le député apparenté Insoumis et président du parti Révolution écologique pour le vivant, porte voix de la cause animale. À titre personnel, effectivement, je préconise l'idée de ne plus en manger du tout, mais en fait, il n'y a pas de débat. Il y a plus de débat !"
"C'est un peu comme le réchauffement climatique, analyse-t-il. Comme si, aujourd'hui, on faisait un débat : 'réchauffement climatique : réalité ou fantasme ?' On est d'accord que, à moins d'être un peu complotiste, on sait que le réchauffement climatique est une vérité, tout comme on sait aujourd'hui, par tous les rapports publics scientifiques qui ont été publiés qu'il faudrait drastiquement réduire notre consommation de viande pour le bien de la planète."
"Il y a une étude qui a été publiée il y a quelques mois, qui préconise de réduire des 3/4 notre consommation de viande pour que le système soit acceptable pour la planète. Mais c'est quelque chose qui a déjà été dit, par exemple dans l'appel des 15.000 scientifiques de 184 pays. Vous vous souvenez peut-être, c'était en 2007. Le point 7 des mesures préconisées pour sauver la planète, c'était : 'promouvoir une réorientation du régime alimentaire vers une nourriture d'origine essentiellement végétale', rappelle le parlementaire. Et puis, il y a le GIEC, plusieurs rapports du GIEC nous le disent. En 2019, en 2022 !
L'élevage comme moteur de la biodiversité ?
Pour Thierry Coste, le lobbyiste français et conseiller politique de la Fédération nationale des chasseurs, le débat existe toujours. "Il y a un magnifique débat. Si on ne fait que réduire, on a toujours le débat puisqu'on va toujours consommer de la viande... et c'est tant mieux, assure-t-il sur RTL. Je suis désolé, mais l'élevage dans notre pays en particulier, et je ne parle pas de l'élevage industriel intensif, quand il est bien fait, c'est un garant de la biodiversité. Il ne faut pas juste transformer les pets des vaches avec le méthane".
"La réalité, c'est que quand on veut faire un produit, il vaut mieux avoir du fumier et ensuite du compost que de ne rien mettre. Les légumes ne vivent pas d'amour et d'eau fraîche, et même pas seulement d'eau. Donc la réalité, c'est que, bien évidemment, peut-être qu'on consomme trop de viande aujourd'hui (...) mais quand l'élevage est familial, quand il est bien fait, il est un garant de la défense de nos campagnes. Il est un garant de la biodiversité et il n'y a aucun problème."
