"C'est beaucoup plus dur que ce que j'avais imaginé", commence fatalement le livre Confessions privées avec le président, publié aux éditions Albin Michel, et écrit par les journalistes Antonin André et Karim Rissouli. Sa candidature en 2017, le chômage, les petites piques sur ses adversaires : François Hollande balaie les grands sujets qui ont jalonné son mandat présidentiel entre février 2012 et mai 2016.
"C'est la semaine des attentats où je suis devenu président dans le regard de beaucoup de gens", analyse-t-il. Et même s'il pense être "regardé comme le président d'une belle France", François Hollande se pose des questions sur l'avenir. "Ce qui est terrible, c'est de faire un mandat présidentiel dont il ne reste rien. [...] Qu'est-ce que l'Histoire retiendra ?", traduisant une légère angoisse sur le bilan de son passage à l'Élysée.
Mais le Président ne s'étend pas sur lui. Ses proches et adversaires politiques sont aussi passés en revue. Sur Nicolas Sarkozy, qui veut lui "défoncer les dents", c'est par la "brutalité" qu'il le définit. Alain Juppé, c'est le "vieux", toujours "sur la même ligne que celle qu'il défendait en 1986 lorsqu'il était ministre de Jacques Chirac." Les Républicains n'ont qu'à bien se tenir.
Plus tendre avec les membres de son camp, le chef de l'État met en joue Manuel Valls, "le social-républicain", et Emmanuel Macron, "le social-libéral." Et tient à désamorcer la polémique sur leur "prétendue" rivalité. "Contrairement à ce que certains peuvent penser, ils ne sont pas concurrents." François Hollande prend même la défense de son ministre de l'Économie, "un homme de gauche", "totalement fidèle", dont le seul inconvénient est de n'avoir "aucune expérience politique."
Pour la loi travail, il se dédouane. "Le passage en force n'est pas ma méthode. C'est celle de Manuel Valls." Le Premier ministre appréciera la responsabilité. Sur le chômage, il confesse ne pas avoir eu de "bol".
Sur sa candidature à sa réélection en 2017 ? Il élude et laisse en suspens. "Je ne ferais pas de choix de candidature si d'évidence, elle ne pouvait pas se traduire par une possibilité de victoire." Et met les choses au point avec son bord de l'échiquier politique. "Le moment venu, nous aurons besoin de toute la gauche. Quand je dis toute la gauche, j'exclus Mélenchon, Besancenot, Lutte ouvrière : entre eux et nous, il y a bien deux gauches irréconciliables."
Enfin François Hollande aborde également sa vie privée, notamment l'épisode de sa rupture avec Valérie Trierweiler. L'ex-Première dame avait taclé le chef de l'État dans son livre Merci pour ce moment, affirmant que ce dernier qualifiait de "sans dents" les plus modestes. "Sans faire de la psychologie, je pense que c'est elle qui a un complexe social vis-à-vis de moi", rétorque l'intéressé, qui estime que la journaliste "n'était pas préparée" à endosser ce costume.
François Hollande revient aussi sur l'affaire Leonarda. Et met les points sur les "i". "Le problème [c'était] le parti. Si le PS, si Harlem Désir avait dit lors de sa première expression que j'avais pris la bonne décision, ç'aurait été différent. Mais là, il me lâche !". Ce qui a nécessité un recadrage. "Même si tu n'es pas d'accord, sur une affaire comme celle-là, tu dois suivre la ligne !", déplorant que les Français ont dû se dire qu'il n'était même pas suivi par son parti.
Sur la photo parue dans Voici de Julie Gayet et lui dans les jardins de l'Élysée, François Hollande reste prudent. "Quatre employés sur les cinq affectés à l'aile privée du palais venaient du ministère de l'Intérieur sous Sarkozy... Mais je ne suis pas sûr que ça vienne d'eux, je ne veux pas les incriminer sans preuve. Ce dont je suis sûr, en revanche, c'est que c'est passé par l'agence d'un photographe proche de Carla Bruni." Pas d'accusation, mais un doute bien présent.
Entre les lignes, François Hollande montre qu'il n'a pas perdu un brin d'aisance au jeu de la "petite phrase", et continue à laisser planer le mystère sur la fin de son mandat.
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