Retraites : pourquoi la fin du conclave sonne l'heure de vérité pour François Bayrou
Impulsé par François Bayrou, le conclave sur les retraites est entré dans sa dernière journée. Y aura-t-il un accord entre les partenaires sociaux et le patronat ?
Jusqu'au bout, François Bayrou a fait preuve d'optimisme à propos de son conclave sur la réforme des retraites. Juste avant la fin des négociations, le Premier ministre a proposé aux syndicats et au patronat "l'idée" d'une "prime" pour les salariés seniors qui "décident de rester au travail", en leur versant "une partie de (leur) retraite en plus de (leur) salaire".
"C'est une proposition que j'ai faite individuellement à chacun des protagonistes" et "je suis persuadé que tout le monde a à y gagner", a affirmé le locataire de Matignon, lors d'un déplacement au salon aéronautique du Bourget.
Seul bémol, cette proposition du Premier ministre arrive trop tard. Invitée à l'antenne de RTL ce mardi 17 juin, la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon qualifiait cette mesure de "hors sujet". "Un, ça arrive un peu tard. Deux, ce n'est pas chiffré. Donc, je suis assez sceptique sur le fait que cela soit une solution qui puisse être reprise, surtout si c'est aujourd'hui que le conclave se termine".
Une issue incertaine
"La question de l'âge de départ à la retraite écrase tout le reste du débat", observe une ministre auprès de RTL qui craint "l'après-conclave". Syndicats et patronat réussiront-ils à trouver un accord ? Le conclave sera-t-il prolongé ? Y aura-t-il un rebond au Parlement ? Et quelle sera la position du Parti socialiste qui a fait de retour à 62 ans une ligne rouge ? Autant de questions qui font dire à un ancien membre du gouvernement que la sortie de conclave sera "un moment de vérité". "Je ne fais habituellement pas partie des Cassandre (Personne qui prédit une issue défavorable à une situation et dont les inquiétudes sont ignorées, ndlr) mais là..." le risque de censure se rapproche, estime-t-il.
Le doute semble dans l'air du temps, puisqu'au Parti socialiste, la menace de la censure s'agite à nouveau. "Elle peut intervenir sur les retraites", prévient un élu socialiste. Mais dans les faits, cela s'annonce plus compliqué. Les socialistes se divisent sur la stratégie à adopter. Sur France Inter, François Hollande a assuré qu'il soutiendra "tout accord" entre les partenaires sociaux sur les retraites. L'ancien président de la République a aussi fermé la porte à une censure : "Ce gouvernement, s'il devait tomber, sera remplacé par un autre Premier ministre qui serait de la même majorité, poursuivant la même politique. Quel est le sens de tout ça ?".
Cela va revenir à l’Assemblée, c’est sûr et ça va mal revenir
Un député Horizons
Voyant qu'une partie des députés PS pourrait appuyer sur le bouton, la France insoumise maintient la pression. "Je ne sais pas comment François Bayrou peut sortir indemne du conclave", estime un député insoumis.
Au sein du socle commun, la sérénité n'est pas à l'ordre du jour. "On ne changera pas d'avis sur les retraites. Nous ne sommes pas d'accord avec une révision de la réforme et François Bayrou n’y changera rien", tranche un député Horizons qui "conseille" au Premier ministre "de repousser au maximum" la sortie du conclave. "Cela va revenir à l’Assemblée, c’est sûr et ça va mal revenir", prévient-il.
À quelques heures de la fin prévue du conclave sur les retraites, les négociations entre partenaires sociaux ne progressent pas, ont indiqué à la mi-journée les participants.
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