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Édouard Philippe sur le perron de Matignon, le 14 février 2019
Crédit : Thomas SAMSON / AFP
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En faisant des concessions, Edouard Philippe a changé la donne. Au lieu d’une logique de passage en force masquée par des propos lénifiants, le gouvernement est entré dans une démarche de négociation. Il a maintenant des partenaires de discussion avec trois syndicats. Mais pour que le compromis perdure, il faut lui donner du contenu.
Et c’est là que le gouvernement est attendu, pour prouver que ses concessions ne constituent pas qu’un repli tactique dans le but de discréditer les syndicats réformistes.Car Édouard Philippe a bien fait des concessions, de deux ordres. Il a renoncé à la mise en œuvre de l’âge pivot avec un bonus-malus dès 2022, 5 ans avant l’entrée en vigueur de la réforme. Et pour la suite, il est ouvert à des propositions sur le mode de financement du nouveau système de retraites. La solution n’est pas facile à trouver puisqu’il exclut les baisses de pension et toute mesure qui augmenterait le coût du travail. Mais il ouvre tout de même la discussion.
Et s'il maintient tout de même l’existence d’un âge d’équilibre lorsque la nouvelle retraite va entrer en vigueur, il ne dit pas quel est cet âge, ni les mesures qui vont l’accompagner. On se dirige manifestement vers un âge très diversifié, individualisé en fonction des métiers et des carrières vécues par chacun. Il y a vraiment de quoi discuter.
Cependant il y a une urgence. Pour les Français, le climat ne sera réellement apaisé que lorsque la grève s’arrêtera. C’est là où le gouvernement à un rôle moteur à jouer en donnant aux directions de la SNCF et de la RATP les marges nécessaires pour accorder aux salariés la clause du grand-père sans le dire, c’est-à-dire en compensant l’allongement du temps de travail par du bonus financier. La CFDT à la SNCF et l’UNSA à la RATP n’attendent que cela pour donner le signal de la reprise du travail.
C’est le prix à payer pour un gouvernement
qui a trop tardé à ouvrir de vraies négociations, un gouvernement qui aurait pu
proposer dès le mois de septembre ce qu’il a proposé hier. La fin de la grève
serait un symbole fort qui apaiserait la situation, qui validerait le compromis.
Elle permettrait de mener plus sereinement les discussions nécessaires, nombreuses et complexes sur des tas de sujets encore à régler, ainsi qu’avec des professions comme les avocats, les médecins, les danseurs de l’Opéra et autres, qui ne sont pas représentées par les organisations syndicales de salariés. Edouard Philippe a marqué un point en changeant la donne. Il lui reste à confirmer la réalité de ses intentions.
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