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Rétractation de Takieddine : Nicolas Sarkozy accuse Mimi Marchand de l'avoir "trompé" dans l'affaire libyenne

L’information judiciaire, ouverte en mai 2021, porte sur une tentative de tromper la justice française dans l’enquête sur un éventuel financement libyen de sa campagne présidentielle 2007, qui fera l’objet d’un procès début 2025.

Nicolas Sarkozy, le 7 mai 2022
Crédit : GONZALO FUENTES / POOL / AFP
Damien Renoulet & AFP
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En novembre 2020, BFMTV et Paris Match avaient annoncé avoir décroché un "scoop". Face caméra, Ziad Takieddine, l'intermédiaire libanais, était en effet revenu sur ses déclarations faites aux juges entre 2013 et 2013 selon lesquelles il aurait remis à Nicolas Sarkozy, ainsi qu'à ses proches, cinq millions d'euros d'argent libyen, afin de financer sa campagne présidentielle de 2007.

"M. Sarkozy n'a pas eu un financement libyen [...] M. Kadhafi ne pouvait pas le faire parce qu'il ne le faisait jamais", avait déclaré Ziad Takieddine depuis le Liban, car en fuite depuis sa condamnation à cinq ans de prison en France dans l'affaire Karachi.

Le 6 octobre dernier, les juges ont mis en examen Nicolas Sarkozy pour "recel de subordination de témoin" et "participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre l'infraction d'escroquerie au jugement en bande organisée." 

Dans un communiqué transmis à l'AFP, les avocats de l'ancien président de la République, Jean-Michel Darrois et Christophe Ingrain, ont déclaré que Nicolas Sarkozy était "fermement décidé à faire valoir ses droits, établir la vérité et défendre son honneur." 

Témoignage acheté ?

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Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy est notamment soupçonné d'avoir "bénéficié en connaissance de cause" du revirement de Ziad Takieddine, qui est, selon l'enquête judiciaire, un témoignage acheté. Il bénéficie de la présomption d'innocence.

Début octobre, devant les juges, l'ancien président de la République s'est présenté comme victime de manœuvres de la reine des paparazzis Mimi Marchand (une intime de Carla Bruni, sa femme).

La première étape aurait consisté à obtenir la rétractation des accusations du sulfureux intermédiaire franco-libanais. Puis au second semestre 2021, certains des mis en cause auraient tenté d'obtenir une preuve que le retentissant document libyen publié par Mediapart en 2012 - il évoquait un financement de 50 millions d'euros - était un faux. Ou encore de faire libérer l'un des fils Kadhafi détenu au Liban pour qu'il contribue à innocenter Nicolas Sarkozy.

Sarkozy conteste être le "grand diable"

Parmi les dix protagonistes mis en cause à des moments ou degrés divers, outre l'ex-président et Mimi Marchand, on trouve l'intermédiaire Noël Dubus, déjà condamné pour escroquerie, l'entrepreneur prodige David Layani (161e fortune française selon Challenges)... 

Lors de son interrogatoire, Nicolas Sarkozy s'est présenté comme impliqué à tort dans cette affaire à cause d'une "petite bande" de "pied nickelés" avides d'argent. Ni "organisateur", "bénéficiaire", "valideur" ou même "au courant", ce dernier conteste être le "grand diable" tirant les ficelles de cette histoire. 

Quid de son agenda et de sa téléphonie fin 2020 et début 2021, qui font apparaître des rendez-vous ou conversations à des moments clés avec divers protagonistes du dossier ? Des "coïncidences", répond-il. 

Selon lui, il faut d'abord chercher les responsables chez Noël Dubus et Ziad Takieddine, "deux escrocs qui essaient de s'escroquer mutuellement", des "mafieux" chez qui "la pratique du mensonge est culturelle."

Ziad Takieddine "est irrationnel", selon Sarkozy

Le second, son principal accusateur dans le dossier libyen, "est peut-être ce qu'il y a de pire dans ce que peut engendrer l'humanité", lance-t-il. Mais pourquoi, recadre le juge, Ziad Takieddine qui "a donné de nombreuses versions des faits dans l'affaire libyenne [...] ne dit plus" en novembre 2020 que la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy "a été financé par la Libye", alors qu'il avait toujours été "constant sur (ce) point ?"

"Il est irrationnel", évacue Nicolas Sarkozy. Pourquoi, demande également le magistrat, l'ancien chef de l'État a salué à l'époque ce virage via un communiqué de presse triomphant, lui donnant du crédit ? C'était "une réaction émotionnelle, avec mes tripes", mais aussi utile dans sa stratégie médiatique de défense, répond Nicolas Sarkozy.

Dans de longs développements, ce dernier met aussi en cause l'un des personnages centraux du dossier, Michèle Marchand, de sa propre formule son "seul lien" avec les "pieds nickelés" du dossier. L'ex-président fait part de son "scepticisme total" initial quand "Mimi" l'aurait informé en octobre 2020, d'une "initiative" autour de Ziad Takieddine, puis comment il ensuite été "épaté" en découvrant un mois plus tard le résultat sur BFM-TV et dans Paris Match (propriétaire du millionnaire Arnaud Lagardère, ami de trente ans de Nicolas Sarkozy) : la rétractation. 

Mimi et sa "tête gonflée à l'hélium"

Mais désormais, Nicolas Sarkozy voit les choses (bien) différemment : "J'ai été trompé", assure-t-il, "dans le sens où je n'ai pas eu connaissance de 'toute l'arrière-cuisine' notamment financière" et des "conditions de réalisation" de l'opération. D'après les investigations, 60.000 euros auraient été remis à Takieddine, et 100.000 à quatre millions d'euros promis

L'ex-chef de l'État rend "cette petite dame qui a eu la tête gonflée à l'hélium" responsable de l'un des principaux éléments à charge contre lui. La justice voit en effet une preuve que les démarches du groupe étaient connues de Nicolas Sarkozy dans sa dédicace d'un de ses livres à Noël Dubus, faite à son domicile et signée "votre ami". 

Lui assure avoir signé sans connaître l'escroc, tandis que Mimi Marchand conteste avoir joué un rôle. "Je n'ai aucun commentaire à faire sur la façon dont Nicolas Sarkozy se défend. Ma cliente entend réserver ses déclarations à son juge comme depuis le début", indique Me Caroline Toby, avocate de cette dernière.

"Compte tenu du niveau de responsabilités que vous avez exercées et de votre présence au-devant de la scène politique depuis plus de trente ans, on peut s'étonner que vous n'ayez pas davantage interrogé les demandes que vous a faites Mme Marchand" à plusieurs reprises en 2020 en faveur de protagonistes du dossier", conclu l'un des magistrats instructeurs. 

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