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Remaniement : pourquoi les nominations de Darmanin et Dupond-Moretti indignent

ÉCLAIRAGE - Les violences faites aux femmes avaient été annoncées comme "grande cause du quinquennat". Les nominations de Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti mettent à mal cette affirmation.

Gérald Darmanin (gauche) et Éric Dupond-Moretti (droite).
Crédit : AFP
Remaniement : pourquoi les nominations de Darmanin et Dupond-Moretti indignent
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Marie Zafimehy
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"Un violeur à l'Intérieur, un complice à la Justice". Mardi 7 juillet, des militantes féministes se sont rendues place Beauveau pour faire entendre leur indignation à la suite de la nomination de Gérald Darmanin et d'Éric Dupond-Moretti au sein du gouvernement. Des choix qui interrogent alors qu'Emmanuel Macron avait annoncé au début de son quinquennat faire des violences faites aux femmes "grande cause nationale" : le premier est poursuivi pour viol, l'autre s'est régulièrement montré hostile au mouvement #MeToo.

Avant même l'organisation de la manifestation, les réactions ont été vives. Laurence Rossignol, sénatrice PS, a pour sa part dénoncé "une formidable claque" lancée "au visage de toutes celles et ceux qui se sont mobilisés contre les violences sexuelles et sexistes". "C'est un très gros problème, parce qu'a minima ces deux hommes n'ont aucun engagement sur ces sujets", a-t-elle ajouté sur France Info.

Plusieurs associations féministes se sont elles insurgées sur les réseaux sociaux. C'est le cas d'Osez le féminisme, mais aussi de #NousToutes. "Vous vous foutez de notre gueule ? Sérieusement ?" s'est interrogée le collectif sur Twitter, accusant ce gouvernement de perpétuer la culture du viol. Un hashtag a même été lancé pour dénoncer la situation de Gérald Darmanin : #UnVioleurALInterieur.

Darmanin, poursuivi pour viol

Le 12 juin dernier, la justice a décidé de rouvrir une enquête visant Gérald Darmanin. L'ex-ministre de l'Action et des Comptes publics est accusé par une plaignante de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance. Celle-ci affirme qu'il aurait accepté de lui rendre un service en échange de faveurs sexuelles et qu'il l'aurait agressée sexuellement après leur mise en relation.

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Déposée en 2018, la plainte s'était conclue par un non-lieu car les faits n'étaient pas constitués selon le parquet. Mi-juin, la chambre de l'instruction de la cour d'appel n'a pas suivi les réquisitions du parquet général et estimé, selon une source judiciaire, que le juge d'instruction "ne pouvait se fonder uniquement sur les résultats de l'enquête préliminaire" pour refuser le 16 août 2018 de relancer les investigations dans cette affaire. 

"Il faut que des investigations soient faites pour établir le faisceau d'indices permettant de corroborer la parole de la plaignante et de confondre le mis en cause", a réagi l'avocate de l'accusatrice sur RTL vendredi 12 juin. "Il y a des indices qui sont objectifs et objectivables dans tout dossier de viol qui vont prouver que la personne n'était pas consentante. Ne serait-ce que par rapport aux traumatismes qui s'en suivent, l'entourage peut également confirmer. Il y a des éléments matériels objectifs que la plaignante avance et que la justice doit aller rechercher".

Gérald Darmanin, lui, nie les faits qui lui sont reprochés. Invité de RTL le 30 janvier 2018, son avocat Pierre-Olivier Sur, parlait de "manipulation" et estimait que cette plainte était "une injure à la parole de toutes les vraies victimes de viol". "Il n'y a pas viol, il n'y a pas eu viol, et il ne pourra jamais être dit et jugé qu'il y aurait eu viol". Interrogé sur ce choix de ministre, l'Élysée a jugé que la plainte visant Gérald Darmanin n'était "pas un obstacle".

Éric Dupond-Moretti, opposant à #MeToo

Du côté du ministère de la Justice, Éric Dupond-Moretti s'est quant à lui illustré à plusieurs reprises comme un vif opposant au mouvement #MeToo. En 2018, l'avocat avait sur LCI fustigé une société "moralisatrice" et une "hystérisation du débat totalement inutile" autour du rapport entre les femmes et les hommes. "Que siffler une femme, ça devienne une infraction pénale, c’est ahurissant. La bienséance doit régler ça, pas la loi."

Quelques mois plus tôt, il avait usé du même champ lexical lors du procès de l'ancien secrétaire d'État Georges Tron. "Il y a une espèce d'hystérisation autour de cette affaire" avait-il réagi sur Europe 1. Lors des audiences, le pénaliste qui défendait celui qui était accusé d'agression sexuelle et de viol, avait désigné les plaignantes comme "incohérentes" et "manipulatrices, raconte Marie-Claire

L'ancien maire de Draveil (Essonne) était accusé d'avoir prétexté des massages de pied pour agresser sexuellement certaines de ses collaboratrices. "À 30 ans, on n'est pas une potiche incapable de dire non à un homme qui vous prend le pied" estimait Éric Dupond-Moretti. Georges Tron a été acquitté en première instance et son procès en appel qui devait se tenir à partir du 21 avril 2020 a été reporté en raison de la crise sanitaire du coronavirus.

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