Depuis hier soir, on commente les résultats de ce premier tour, mais le fait majeur, c’est le taux d’abstention : 67%. On se dit "tant pis pour les Français, ils n’avaient qu’à voter" ou on s’inquiète enfin ? On va être clairs, une démocratie sans citoyens qui décident du destin commun, ce n’est tout simplement plus une démocratie. 67% d’abstention, ce n’est pas un événement qui mérite qu’on parle de "séisme" le dimanche soir, avant de passer à autre chose. Ça signifie que la machine implose.
Alors, on connaît les causes : d’abord, ces
élections précisément. Quel est le tordu qui a imaginé des élections régionales à listes départementales le même jour que des élections départementales. Et
puis, dans l’une on peut se maintenir au dessus de 10%, dans l’autre c’est
12,5% des inscrits… Je vous mets au défi de comprendre les règles du jeu.
On a un énorme problème institutionnel, avec une répartition des pouvoirs, un mille-feuille administratif délirant. D’ailleurs, le seul endroit où les électeurs se sont déplacés, c’est en Corse, parce que là, il y a un enjeu : un collectivité autonome avec des gens qui veulent défendre une spécificité régionale.
C’est aussi aux électeurs de se prendre en main. On a l’impression que personne n’est jamais content mais qu’au moment de décider, tout le monde se dérobe. D’où le fait qu’il faut une réflexion institutionnelle. Comptabiliser le vote blanc, par exemple, et décider qu’au delà d’un certain taux d’abstention et de vote blanc, l’élection n’est pas valable. Là, ça permet aux électeurs de faire savoir qu’ils ne se reconnaissent pas dans le choix qui leur est offert.
Il y a des réformes institutionnelles
possibles, mais ça nécessite que toute la classe politique comprenne que le
statu quo n’est pas tenable, que ça va finir par exploser dans la rue si on
continue à n’avoir aucune traduction politique de la colère. Parce que, même
les indifférents, même ceux qui considèrent que ça ne sert plus à rien de
voter, que rien ne change jamais, nourrissent en fait une colère qui peut un
jour exploser. Nier ça, comme le font certains commentateurs, c’est
irresponsable.
À quoi ressemble le paysage médiatique ? C’est l’extension infinie du modèle des débats de chaînes d’infos : les sujets ne sont pas sélectionnés en fonction de l’importance journalistique qu’on leur accorde mais en fonction de l’audience supposée. Et les débats se font entre des invités les plus caricaturaux possibles pour qu’il y ait du clivage, parce que sinon, on a l’impression qu’il ne se passe rien.
Résultat, plus d’émissions politiques de fond,
les débats sociétaux ont lieu sur le plateau de Cyril Hanouna et des politiques
qui y vont pour se faire croire qu’ils sont proches de gens. Là aussi, il va
falloir une sacrée introspection de tous les acteurs du système. Parce que ce n’est
pas un hasard si les citoyens englobent les médias dans leur détestation des
supposées élites. Alors, on fait quoi ? On continue comme ça jusqu’à
l’explosion ?
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