Réformes : au gouvernement, certains voudraient calmer le jeu des annonces
CONFIDENTIELS RTL - Le gouvernement est partagé sur la multiplication des annonces et des réformes sociales dans un calendrier serré. Certains voudraient "laisser retomber la pâte" pour calmer le jeu avec les syndicats.

L’exécutif est partagé sur la multiplication des annonces et des réformes sociales dans un calendrier serré. Alors que la prise de parole de Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, sur la réforme de la formation professionnelle a été repoussée d’une semaine et que celle, très attendue, du chef de l’État sur la réforme des retraites a été elle aussi décalée, beaucoup y voient la volonté du gouvernement de "calmer le jeu", notamment sur le front syndical. La semaine a déjà marquée par les annonces du Premier ministre sur la réforme du rail.
Mais tous ne font pas la même analyse de la situation autour du chef de l’État. Un ministre venu d’un autre parti politique se félicitait en début de semaine de ce qu’il considère comme une "stratégie gagnante". Il était emballé au point de se lancer dans une métaphore sportive parlante : "On en fait dans tous les sens. Macron a pris le ballon de rugby au mois de mai, il court - s’il se retourne il sait qu’il est mort - il joue à attrape-moi si tu peux." "Le vrai risque ce serait l’immobilisme", ajoute-t-il.
Un autre, pourtant proche du chef de l’État celui-ci, s’inquiétait déjà il y a quelques jours, hors-micro : "A une époque j’aurais pu théoriser le ‘carpet bombing’ (littéralement le tapissage de bombes, ndlr), mais cette fois ça pose un problème de lisibilité."
Une seule annonce peut mettre le feu aux poudres
Jean-Claude Mailly, Force ouvrière
D’autres surtout s’interrogent sur le risque de "coagulation", comme dans les colonnes du Monde hier où une source gouvernementale expliquait qu’il valait mieux "laisser retomber la pâte" après l’annonce d’un "big bang" par Muriel Pénicaud, mal vécu par les syndicats.
Même avec un "humus favorable à la réforme" dans l’opinion, expliquait encore hier en off un autre membre du gouvernement, interrogé sur les grèves à venir au mois de mars, "on ne sait jamais". Même écho chez Jean-Claude Mailly de Force ouvrière qui met en garde. "Attention à ne pas être trop sûr de soi. En 2006 (avec la réforme du CPE) c’est une annonce, une seule, qui met le feu aux poudres".
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