Après le rejet des motions de censure et la validation parlementaire de la réforme des retraites ce lundi 20 mars, les tensions entre le gouvernement et les grévistes se cristallisent autour des réquisitions de personnels. Alors que plusieurs sites sont encore bloqués, notamment en Ille-et-Vilaine et au Havre, des premières réquisitions, ordonnées au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) ce mardi, ont déclenché des heurts et fait trois policiers blessés.
"Pour nous, les réquisitions, c'est un 49.3 imposé aux grévistes", a confié l'un des syndiqués protestataires à l'AFP. Comme ce dernier, le personnel pétrolier a convergé vers le site après l'annonce des réquisitions, - trois salariés par relève - tôt ce mardi matin.
Des incidents ont rapidement éclaté entre les forces de l'ordre et les manifestants, affiliés pour la plupart à la CGT, qui tentaient d'empêcher des camions-citernes de pénétrer sur le site : incendies, lancés de projectiles - pierres et palettes - de la part des grévistes, et riposte des CRS avec des grenades et gazs lacrymogènes… Au total, les affrontements ont fait 3 blessés graves parmi les policiers.
Selon la préfecture de police relayée par l'AFP, deux des agents blessés au moins ont été transférés à l'hôpital de Martigues avec des fractures ouvertes. Le calme est progressivement revenu sur le site de Fos-sur-Mer début d'après-midi.
Ces réquisitions sont destinées à palier la pénurie de carburants dans les stations-essences de la région. Elles seront valables durant 48 heures, selon un communiqué du ministère de la Transition écologique, rappelant que le dépôt de Fos-sur-Mer approvisionne la région PACA et l'Est de la région Occitanie en carburants.