Le Sénat disait oui, dans la nuit du 8 au 9 mars, à la retraite à 64 ans. Un peu après minuit, l'article sept sur l'âge de départ à la retraite a été voté 201 voix pour, 115 contre. Le Sénat à majorité de droite qui vote cet article 7, c'est tout sauf une surprise.
Mais le texte va désormais revenir à l'Assemblée nationale et c'est une tout autre affaire. Au sommet de l'État, on n'est pas sûr d'avoir une majorité. Cela peut paraître complètement fou, mais l'exécutif ne sait pas, à une semaine du vote, si sa réforme va passer à l'Assemblée.
Depuis des jours, Matignon fait chauffer les calculettes et d'après ses calculs, ça va se jouer à une dizaine de voix près. Autrement dit, à un cheveu. Et le vrai suspense est du côté de la droite.
Le groupe LR est divisé entre ceux qui vont voter le texte au nom de l'équilibre budgétaire et une poignée de frondeurs qui demandent plus sur les carrières longues. Mais combien sont-ils précisément ces frondeurs ? Combien vont voter contre ? Combien vont s'abstenir ?
Certains hésitent encore et l'exécutif veut les travailler au corps pour les convaincre d'ici le vote. Elisabeth Borne veut tout faire pour éviter d'avoir à dégainer un 49.3. Un passage en force qui serait un carburant ultra puissant pour la mobilisation dans la rue.
Mais le 49.3, c'est toujours mieux qu'une réforme rejetée par les députés. 49.3 ou vote C'est le dilemme du gouvernement. Les calculettes vont chauffer jusqu'au bout.