Il y a des jeux politiques où chacun peut trouver satisfaction. Emmanuel Macron, même s'il fait mine d'y croire encore, la droite sénatoriale et les écologistes ne seront pas forcément fâchés que cette évidence s'impose : il n'y aura pas de référendum sur l'écologie.
S'il est inutile d'entretenir le suspense, les différentes parties concernées risquent quand même de faire durer le plaisir. Il faut refiler à son voisin la responsabilité de l'échec. La majorité risque de pointer la responsabilité d'une droite très conservatrice qui aura bloqué toutes les réformes constitutionnelles du quinquennat. Pour un referendum, il faut que les députés - à majorité En Marche - et les sénateurs - à majorité Les Républicains - votent le même texte. Nous savons déjà que ce ne sera pas le cas.
Il peut certes y avoir des allers-retours, sans cesse jusqu'à la fin du quinquennat, mais c'est bien un échec qu'ont semblé acter toutes les parties en ce début du mois de mai.
Les sénateurs maîtrisent l'art d'expliquer qu'ils sont l'assemblée de la sagesse. Ils ont de vrais arguments pour modifier le texte du référendum. Dans la Constitution, la Convention citoyenne sur le climat voulait écrire que la France "garantit la préservation de l'environnement et de la biodiversité et lutte contre le dérèglement climatique".
Ce n'est plus un objectif mais une vraie contrainte. Le Sénat redoute que l'environnement ne devienne plus important que les autres libertés elles aussi dans la Constitution. Les Sénateurs passeront peut-être pour des conservateurs mais ils auront préservé l'économie.
Il faut distinguer les membres de la Convention citoyenne, les militants purs et durs et les écolos politiques. Ces derniers vont se satisfaire de l'abandon du référendum. C'est, pour eux, une preuve supplémentaire que Emmanuel Macron n'est décidément vraiment pas écolo. Sur le glyphosate, la taxe carbone, le référendum, ses renoncements sont toujours plus importants que ses décisions.
Le chef de l'État a tenté un coup politique pour se sortir d'une situation compliquée et coincer ses adversaires dans leurs divisions ou les obliger à tomber dans leur propre caricature. La Convention citoyenne sur le climat était faite pour sortir de la crise des gilets jaunes. Elle a ramené l'idée du référendum, qui devait piéger les sénateurs.
Emmanuel Macron aime les risques et les paris, qu'importe qu'il les perde, c'est le prochain pari qui compte. Le message important : il ne renonce jamais.
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