Protoxyde d'azote : pourquoi les députés veulent interdire sa vente aux particuliers

Il y a une urgence à l'interdire. Le protoxyde d'azote est traditionnellement utilisé en médecine au cours d'anesthésie. On parle de gaz hilarant, car il permet d'être détendu, presque euphorique, ce qui permet aux médecins, par exemple, de faire des soins douloureux comme une réduction d'une luxation d'épaule, une suture chez un enfant ou alors certains soins dentaires.

Le problème, c'est que le protoxyde d'azote est détourné de son utilisation par les jeunes et il est très différent de celui utilisé sur une table opératoire. En médecine, il est utilisé sous le contrôle d'un professionnel de santé, de façon ponctuelle avant d'être mélangé avec de l'oxygène. Cette substance est aussi employée dans un cadre hospitalier et dans un but précis, à savoir avoir les soins médicaux.

Pourtant, l'usage qui en est fait par les jeunes détruit littéralement leur santé et expose les autres à des accidents très graves, notamment des accidents de la route. 

Un usage dangereux au volant

Ce gaz entraîne une certaine euphorie, mais cause une perte dans votre lucidité et donc vos réflexes. Donc, si vous prenez le volant, comme avec un petit ballon contenant du protoxyde d'azote, vous risquez de vous tuer et de tuer aussi des usagers de la route. Un consommateur de protoxyde d'azote au volant, c'est un criminel en puissance, tout comme un consommateur d'alcool ou de stupéfiants. Les effets du gaz s'escomptent au bout de quelques secondes, voire quelques minutes.

Le problème est par la suite la tentation de renouveler l'expérience. Il faut savoir qu'il n'y a pas d'addiction au protoxyde d'azote. Vous ne devenez pas dépendant directement, comme ça peut être le cas avec la nicotine, par exemple. Mais vous allez devenir dépendant à cette sensation d'euphorie.

En réalité, on peut imaginer deux choses. La première, une certaine souffrance psychologique des utilisateurs qui ont besoin de cette sensation chimique pour se sentir heureux artificiellement et puis une dépendance à cette forme de plaisir immédiat. Il existe aussi des effets à long terme dramatiques.

Des risques de paralysie et de troubles neurologiques sévères

Un jeune homme interviewé dans le Mag de la Santé sur France 5 témoignait des effets secondaires du protoxyde lors d'une consultation avec un neurologue. Il souffrait alors de troubles de la marche. "Je ne sais pas, j'ai du mal à relever les pieds. Je n'arrive pas à me mettre sur les talons. Et quand je marche, j'ai l'impression que mes pieds sont lourds" expliquait le patient. 

En réalité, le jeune homme est paralysé. Le protoxyde d'azote bloque le fonctionnement d'une vitamine qui est essentielle au système nerveux qu'on appelle la vitamine B12. Si vous n'avez plus de vitamine B12 à cause du protoxyde d'azote, c'est une paralysie progressive des nerfs qui va débuter au niveau des jambes avec une difficulté à marcher, puis une atteinte nerveuse du côté de la moelle épinière.

D'autres difficultés résident dans une difficulté à retenir ses urines et ses selles, des troubles psychiatriques comme la dépression, une modification de la personnalité, une agitation ou des hallucinations. Il a même été démontré que le protoxyde d'azote pouvait augmenter le risque de faire un accident vasculaire cérébral. Bref, ces conséquences, très néfastes, démontrent qu'il y a urgence à interdire le protoxyde d'azote.

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