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Emmanuel Macron au dîner de Noël avec les troupes de la base du 5ᵉ régiment de cuirassiers, près d’Abou Dhabi, le 21 décembre 2025
Crédit : Ludovic MARIN / AFP
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Emmanuel Macron a donné, dimanche 21 décembre, le coup d'envoi de la construction du futur porte-avions français destiné à remplacer le Charles de Gaulle et qui doit entrer en service en 2038.
"Ce nouveau porte-avions sera l'illustration de la puissance de notre nation, puissance de l'industrie, de la technique, puissance au service de la liberté sur les mers et dans les remous du temps", a-t-il assuré. L'annonce du lancement officiel de la construction était très attendue malgré l'impasse budgétaire dans laquelle se trouve le gouvernement, alors que le mur d'investissements nécessaires et l'évolution des menaces mettent le projet sous pression.
"Conformément aux deux dernières lois de programmation militaire, et après un examen complet et minutieux, j'ai décidé de doter la France d'un nouveau porte-avions", a annoncé le chef de l'État français lors du Noël avec les troupes à Abou Dhabi.
Est-ce une surprise ? Le projet de ce porte-avions n'est pas nouveau, puisqu'il date de 2018. Mais l'annonce du lancement de sa construction, maintenant est une surprise, en pleine période de disette budgétaire. Son coût est estimé à 10 milliards d'euros.
À ce stade, l’Élysée affirme que son prix est compris dans la loi de programmation militaire. Emmanuel Macron ne cesse de le répéter, il faut être fort pour être craint, particulièrement en mer. Dans cette période, faite de crises, avec des guerres ouvertes, en Ukraine, au Moyen-Orient, un porte-avions permet aussi d'affirmer le rang de puissance mondiale de la France sur le plan militaire.
Quand va-t-il commencer à être construit ? Dès maintenant. Plusieurs milliards d’euros ont déjà été engagés dans ce programme, avec les études préliminaires. Certains contrats ont ainsi pu être passés, notamment pour la production des deux chaufferies nucléaires.
D'autres commandes peuvent maintenant être validées, pour construire les catapultes qui envoient les avions ou les brins d’arrêt pour les récupérer. Il faudra construire la coque, l'assembler. Tout cela prendra plusieurs années. Il faudra enfin mener des tests, des essais en mer. Sa mise en service est attendue en 2038.
À quoi va-t-il ressembler ? Ce nouveau porte-avions sera beaucoup plus grand, 300 mètres et plus massif, 80.000 tonnes. C’est deux fois plus que son prédécesseur. Cette taille vise à obtenir de meilleures capacités de résistance au combat et une meilleure performance de frappes, avec des munitions plus adaptées aux menaces, notamment celles de missiles hypersoniques ou de drones.
Il aura une piste de décollage plus longue, ce qui permet d'envoyer des avions plus lourds à l'aide de catapultes électromagnétiques et non plus à vapeur. Un équipage de 2.000 marins, 40 avions de combat, dont des Rafale.
Quel est l'intérêt d'avoir encore un porte-avions ? L’intérêt de ce type de bâtiment, c’est de pouvoir se projeter, à des milliers de kilomètres, frapper vite et loin son adversaire, avec ses avions. Le Charles de Gaulle a été longtemps cantonné aux frappes de cibles terrestres, mais on assiste aujourd'hui au retour plausible de la guerre navale.
Les mers sont de plus en plus contestées, l'océan Indien, la mer Rouge à portée de tirs des rebelles houtis au Yémen. Un porte-avions, c'est aussi une base aérienne flottante, avec une escorte composée de frégates, d’un pétrolier ravitailleur, d’un sous-marin d’attaque, qui jouent un rôle important dans une coalition. Cela a été le cas par exemple, dans les opérations internationales en Afghanistan, en 2001, et en Libye, en 2011.
Pourquoi est-ce utile d'avoir une propulsion nucléaire ? Cela permet une plus grande endurance en mer, jusqu'à 1.000 kilomètres par jour. Il n'y a pas besoin d'être ravitaillé en carburant, ce qui permet aussi d'alimenter en énergie tous les équipements à bord. Le combustible nucléaire doit être changé que tous les 10 ans. À ce jour, seuls la France et les États-Unis ont des porte-avions nucléaires, un club restreint que la Chine tente de rejoindre depuis plusieurs années.
Que deviendra le Charles de Gaulle ? Il doit être remplacé par le nouveau bâtiment en cours de construction. Mais la décision n'est pas encore totalement tranchée. Les débats sur la possibilité de doter la France d'un deuxième porte-avions sont récurrents. Notamment pour avoir toujours un porte-avion en opération lorsque l'autre est en maintenance. L'idée serait donc de pouvoir, un temps, prolonger encore la durée de vie du Charles de Gaulle, au-delà de 2038. Plusieurs études ont été lancées à ce sujet.
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