Cela ne fait que six mois qu’Emmanuel Macron a été réélu et déjà la question de son successeur se pose. La présidentielle 2027 est dans plus de quatre ans, soit des années-lumière en politique. Cela parait fou mais le bal des prétendants a déjà commencé.
Direction la boîte à archives. "On ne sait pas ce qui peut se passer, déclarait François Bayrou. Et si vous pensez qu'un zozo quelconque peut dire cinq ans à l'avance ce qui va se passer... c'est un charlatan". Mais c'est aussi ce même François Bayrou qui n'hésite pas à assurer qu'il est "prêt". "J'ai déjà été candidat trois fois", rappelle le patron du MoDem.
Il n'est d'ailleurs pas le seul à confier qu'il y pense. Loin de là. Bruno Le Maire, Edouard Philippe, Gérald Darmanin mais aussi Xavier Bertrand ou encore Laurent Wauquiez... Ça se bouscule déjà au portillon.
Comme Emmanuel Macron ne peut pas faire trois mandats d’affilée, il y a déjà beaucoup de papillons autour de la lampe. En privé, François Bayrou s’est mis au calcul mental : 71+5 = 76. Il rappelle souvent à ses invités qu’il n’aura que 76 ans en 2027, ce qui lui vaut maintenant le surnom de "François Biden", en référence au président américain, au sein de la majorité.
Il y a Gérald Darmanin qui organise des dîners place Beauvau où défilent des élus et des policiers. Le ministre de l’Intérieur prend aussi du temps en marge de ses déplacements pour rencontrer des militants. Autrement dit, il soigne ses réseaux.
Autre candidat à la candidature : Bruno Le Maire. Le ministre de l'Economie a noté que la place à la tête du Fonds Monétaire International, le FMI, se libère en 2024. Cela pourrait être un tremplin. En clair, réussir là où Dominique Strauss-Kahn a échoué.
Et puis il y a le cas Edouard Philippe. Pour ajouter un peu au froid glacial entre la macronie et Edouard Philippe, son parti Horizons a annoncé qu’il présenterait un candidat à la présidentielle, et sans passer par une primaire. Un faux suspense incroyable qui laisse peu de place à un autre candidat que lui.
Le président a-t-il l’intention de désigner son champion ? Ce n’est pas vraiment le genre de la maison. Un cadre de la majorité résume : "Avec lui, c’est celui qui en aura le plus envie qui raflera le morceau". Pour l’instant, officiellement, le parti présidentiel, Renaissance, a mis le sujet sous le tapis. Rien ne sera décidé sur la désignation du candidat pour 2027, avant les européennes de 2024.
Et du côté des oppositions ? Xavier Bertrand, après son échec cuisant l’an passé, s’est déjà remis en selle avec un nouveau parti. Laurent Wauquiez, lui non plus, ne cache pas ses ambitions. Et puis personne dans son camp n’imagine que Marine Le Pen va s’arrêter là.
Enfin, Jean-Luc Mélenchon a le même âge que François Bayrou. Alors 2027 c’est très loin. Ce n’est pas le bal des prétendants mais le bal des prétentieux, mais n’en faut-il pas une bonne dose, de prétention, quand on a envie de devenir président ?
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