3 min de lecture

Présidentielle 2017 : pourquoi le soutien de Charles Millon embarrasse François Fillon

Si François Fillon a reconnu lundi 13 mars parler "avec Charles Millon", il a aussi réfuté l'idée que ce dernier soit dans son équipe de campagne. Pourtant, l'ancien ministre de la Défense aurait affirmé le contraire.

Charles Millon en 2001 (illustration)

Crédit : FAYOLLE/SIPA

Maxime Magnier & Léa Stassinet & AFP

Je m'abonne à la newsletter « Politique »

Le spectre des soutiens de François Fillon s'élargit. Alors que le candidat de la droite a dû faire face à de multiples défections dans son camp, il a reconnu lundi 13 mars discuter "avec Charles Millon", affirmant que ce dernier savait "que la ligne rouge à ne pas dépasser, c'est le Front national".

Lors d'une conférence organisée par Les Amis du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) lundi, l'ancien Premier ministre a déclaré : "Je parle avec Charles Millon. Il a pu faire des erreurs dans le passé. Il sait qu'en ce qui me concerne, toute fréquentation du Front national, c'est la ligne rouge qu'il ne faut pas dépasser".

Et d'ajouter : "Si Charles Millon a envie de me soutenir, je ne vois pas pourquoi je ne chercherais pas à rassembler le plus possible les Français qui, justement, peuvent réduire le Front national. L'objectif, ce n'est pas de les repousser vers le Front national, c'est de les conserver dans la droite républicaine. Et pour ça, il faut avoir une certaine ouverture d'esprit".

"Je suis dans l'équipe de Fillon depuis le début"

Charles Millon

Mais si François Fillon a affirmé durant sa conférence de presse de lundi que "Charles Millon n'a jamais fait partie de [son] organigramme de campagne, jamais", après que plusieurs médias l'affirmaient, l'intéressé s'est entretenu avec le site Salade Lyonnaise, comme le rapporte Le Figaro.

À lire aussi

"Je suis dans l'équipe de Fillon depuis le début. Je suis en charge au sein du pôle cohésion de 'la France de la diversité'. C'est-à-dire que j'informe, j'organise et je mobilise la France des cinq continents pour la campagne. De l'Afrique au Maghreb, en passant par l'Océan Indien", a ainsi expliqué Charles Millon. Une journaliste de l'émission C politique sur France 5 a publié sur Twitter une capture d'écran de l'organigramme de l'équipe de campagne de François Fillon, et le nom de Charles Millon apparaît au sein du conseil national de la société civile (CNSC). 

Ce dernier, ancien ministre de la Défense au cours du premier quinquennat de Jacques Chirac, avait été exclu de l'UDF (parti de centre droit dissout en 2007) après avoir été élu président de la région Rhône-Alpes grâce aux voix du Front national. Mais ce n'est pas le seul élément qui pourrait embarrasser François Fillon. 

Il y a six mois, il prônait un rapprochement entre la droite et le FN

En septembre dernier, Charles Millon avait évoqué la nécessité d'un projet commun entre le Front national et la droite, comme l'a repéré Libération. Sur le plateau de la chaîne TV Libertés, "1ère chaîne de réinformation", créée par des anciens du Front national, il avait souhaité un rassemblement de toutes les forces de droite. "Si toutes les personnes autour de la table, qu’elles soient républicaines, union centriste, démocrates-chrétiennes ou Front national sont d’accord pour mettre en œuvre un programme, je ne vois pas pourquoi j’irai faire une sélection à cause de l’origine de la personne", avait-il déclaré. 

Charles Millon avait ainsi expliqué que le parti de Marine Le Pen ne devait plus être mis de côté. "Il faut que le FN accepte de s’ouvrir aux dialogues avec d’autres formations politiques. (Et que) les autres formations politiques acceptent de dialoguer avec le Front national. Je pense que le phénomène de rejet systématique de l’autre n’est pas une solution politique. Il y a un grand homme politique, que j’ai combattu toute ma vie, qui s’appelle François Mitterrand, qui un jour a dit aux socialistes : "Arrêter d’enfermer le Parti communiste dans un corner, on va dialoguer avec lui, on va faire un programme commun et puis on va essayer de faire une alternance." Et il a gagné. Si la droite ne veut pas réfléchir un tout petit peu, qu’elle continue. Elle s’enfermera elle aussi dans un corner", avait conclu l'ancien député de l'Ain. Avec de tels propos, François Fillon considérera-t-il que son soutien a franchi la ligne rouge ? 

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info

En Direct

/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte