Le pouvoir d'achat s'impose comme l'un des grands thèmes de la campagne présidentielle de 2022. C'est d'ailleurs le sujet de préoccupation numéro un des Français. Notre baromètre BVA pour Orange et RTL publié le vendredi 22 octobre révélait que les trois quarts des Français ont le sentiment d'avoir perdu du pouvoir d'achat par rapport à ces dernières années.
Pourtant, "le pouvoir d'achat a augmenté de 8% sur les cinq ans en moyenne, avec des évolutions assez différentes selon les catégories" expliquait François Lenglet au micro de RTL le 28 octobre. En effet, une étude publiée ce mardi par l'Institut des politiques publiques (IPP) met en évidence la différence de l'évolution du pouvoir d'achat en fonction des ménages.
Ainsi, tous les ménages auront vu leur niveau de vie progresser d'environ 1,6% depuis le début du quinquennat. On parle ici de l'ensemble de leurs revenus après impôts et prestations comme l'expliquait François Lenglet. Sauf que les 5% de ménages les plus pauvres ont, eux, perdu 0,5% de pouvoir d'achat en moyenne.
Ce sont donc les 5% des Français les plus pauvres qui ont vu leur pouvoir d'achat baisser au cours du du quinquennat d'Emmanuel Macron. Mais ce constat recouvre "des situations très hétérogènes", nuance l'étude. Ainsi, le niveau de vie des ménages les plus modestes a été amputé par la faible revalorisation de certaines prestations. Par ailleurs, la hausse des taxes sur l'énergie et le tabac a particulièrement peser en proportion du revenu des ménages pauvres.
Depuis 2017, Emmanuel Macron a voulu placé le travail au cœur de sa politique. François Lenglet s'interrogeait d'ailleurs à l'antenne de RTL le 10 novembre sur l'utilisation du mot "travail" par Emmanuel Macron. Une décision qui se confirme à la lecture du rapport. En effet, il est clairement démontré que le fait de travailler ou non s'est révélé "crucial" dans l'évolution du niveau de vie des ménages durant le quinquennat.
Les ménages actifs ont ainsi généralement gagné en pouvoir d'achat, avec une hausse du niveau de vie de 3,5% en moyenne. Alors qu'ils sont "globalement assez limités" chez les retraités, a détaillé Paul Dutronc-Postel, un des auteurs de l'étude lors d'une présentation.
À l'inverse, ce sont les 1% les plus riches qui ont engrangé la plus importante progression avec un gain moyen de 2,8%. Et parmi eux, les 0,1% les plus riches ont encore davantage gagné, avec une progression d'environ 4%.
Un résultat qui peut s'expliquer par le remplacement de l'impôt de solidarité sur la fortune par l'Impôt sur la fortune immobilière (IFI), ou encore de l'instauration du prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital.
Le mois dernier, le gouvernement avait présenté un tout autre bilan de sa politique. Selon une étude de la direction du Trésor au ministère de l'Économie, le niveau de vie des ménages aurait progressé de 4% pour les 10% de ménages les plus modestes, et de 2% en moyenne pour la plupart des ménages.
Une contradiction que l'IPP explique par des différences de méthode entre l'exécutif et lui. Au ministère de l'Économie, on pointe notamment le fait que l'IPP n'a pas pris en compte certaines mesures "qui bénéficient directement (aux ménages) au bas de la distribution", comme le 100% santé, MaPrimeRenov ou le contrat d'engagement jeunes, ni des mesures "entrées en vigueur sous ce quinquennat mais décidées avant". Par ailleurs, l'exécutif s'évertue à contrer le retour de l'inflation depuis plusieurs mois.
Par ailleurs, François Lenglet révélait qu'une partie considérable de cette progression a été acquise non pas par l'économie réelle, mais par la dette. Pendant la crise Covid-19, en 2020, on a maintenu les Français notamment avec le chômage partiel, le fonds de solidarité etc.
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