Il a suffi de quelques lignes pour mettre le feu aux poudres. Une commande de plusieurs centaines de drones passée discrètement par le ministère de l'Intérieur le 12 avril dernier, au plus fort de la crise du coronavirus. Repéré par un journaliste de FranceInfo dans le bulletin officiel des annonces de marchés publics, cet appel d'offre a immédiatement fait craindre le franchissement d'une nouvelle étape dans la surveillance de la population alors que des drones sont déjà déployés dans une quinzaine de localités françaises pour faire respecter les mesures de confinement dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire.
Le document en question porte sur l'achat de 651 drones de surveillance et le matériel associé pour un montant total de 3,8 millions d'euros. Le premier lot concerne 565 "micro-drones du quotidien", des appareils légers et discrets, capables de voler à 100 mètres de hauteur, de filmer à 100 mètres de distance grâce à une caméra thermique associée à un zoom 6X et d'envoyer des images à 3 kilomètres au moins.
Le deuxième est composé de 66 drones "de capacité nationale", des engins plus lourds, en mesure de filmer à 500 mètres de jour et de reconnaître des gestes pour des missions d'observation et de surveillance lors d'événements publics avec une portée de transmission de 5 kilomètres minimum. Un troisième lot concerne une vingtaine de "nano-drones spécialisés" de moins de 50 grammes capables de transmettre des images à 2 kilomètres minimum.
Le ministère de l'Intérieur a assuré à BFM Tech que cet appel d'offre "est sans lien avec la situation sanitaire actuelle" et qu'il répond simplement "aux besoins de la sécurité intérieure". La Place Beauvau précise par ailleurs que "l'expression de besoins et les spécifications techniques" encadrant la commande ont "été consolidées au cours du second semestre 2019", bien avant l'apparition du coronavirus dans l'Hexagone.
Cela n'empêche pas certains militants de s'interroger sur le timing de cette commande. "Alors que l'hôpital est toujours en pénurie de masques et de blouses faute d'anticipation et qu'on fait plus de contraventions que de tests, la mécanique d'une société de surveillance se met en place. Voila qu'on nous sort des bizarreries telles que des commandes de "micro-drones du quotidien" pour surveiller la population", peut-on lire dans une publication d'un groupe de "gilets-jaunes" partagée à plusieurs milliers de reprise.
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