S'il fait la une du magazine du Monde sous le titre "L’ambitieux Monsieur Griveaux", et si Le Point lui consacre aussi un portrait, cette semaine, c’est surtout parce qu’il agace. En dehors du petit cercle des macronistes de la première heure, ils ne sont pas nombreux, même autour du chef de l’État, à vanter ses mérites.
Alors que l’exécutif a toutes les peines du monde à se sortir de la crise des "gilets jaunes", la petite phrase prêtée à Benjamin Griveaux sur les électeurs de Laurent Wauquiez, ceux qui "fument des clopes et roulent au diesel", lui colle salement à la peau. "On vient me parler de lui, de son arrogance, dans toutes mes cérémonies de vœux", s’étonnait même un ministre à qui j’en parlais cette semaine, avant de tenter de le défendre : "C’est la victime expiatoire du système. Quoi qu’il dise, il a quelque chose physiquement qui énerve".
Gaffeur, Benjamin Griveaux manquerait surtout "profondément" de "psychologie" me confiait récemment un de ses camarades de gouvernement, qui l’aime pourtant bien. Souvenez-vous, au mois de décembre, de ce coup de colère de Gérard Larcher, en pleine séance de questions au Sénat :"Je rappelle à tous que c’est MOI qui préside la séance, et MOI SEUL !". Fâché tout rouge, Gérard Larcher, l’index menaçant, tremble de rage sur les images, le regard noir lancé en direction du ministre, assis au premier rang.
Et pour cause, non seulement Benjamin Griveaux avait dépassé à plusieurs reprises son temps de parole autorisé au micro, mais, et ça ne s’est pas su à l’époque, c’est encore autre chose qui a fait sortir Gérard Larcher de ses gonds ce jour-là. Benjamin Griveaux venait de lui faire passer un petit mot dans lequel il lui demandait, en substance, de mieux "tenir" ses séances.
Autant dire une insulte pour le ténor des Républicains de près de 30 ans son aîné, et qui cumule quelques 7 années de présidence de la chambre haute au compteur.
Les relations entre Gérard Larcher et Emmanuel Macron ne sont plus au beau fixe depuis que le sort du Sénat a été évoqué dans la lettre que le chef de l'État a adressée aux Français. Tout avait si bien commencé entre eux, apprend-t-on dans Le tueur et le poète, de Maurice Szafran et Nicolas Domenach. La veille de son investiture, le président fraîchement élu avait sollicité le président du Sénat : "Explique moi la France", qui avait-il demandé, faisant rosir de plaisir le sénateur.
À ceux qui s’interrogent sur le langage quelquefois étonnamment fleuri d’Emmanuel Macron, les journalistes Nicolas Domenach et Maurice Szafran apportent quelques réponses. Un chapitre en particulier lève le voile sur son côté philosophe, pétri de culture classique, d’un côté, et puis de l’autre son goût immodéré pour les dialogues de Michel Audiard, et pas seulement ceux des Tontons flingueurs. Entre autres répliques fétiches du président : "Quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre tout le monde écoute", "On n’est pas là pour beurrer les tartines", et puis bien sûr : "Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît !".
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