Photo officielle de Macron : l’analyse de la presse
REPLAY - Ce vendredi 30 juin, les journaux commentent la photo officielle d’Emmanuel Macron, très attendue.

Il y a des hommes que l'on associe automatiquement à une ville, tant ils ont marqué son histoire de leur empreinte. C'est le cas de Louis Nicollin avec Montpellier. "Adieu Loulou", en une du Midi Libre qui lui consacre une édition spéciale et qui raconte les dernières heures d'un homme hors du commun.
Le quotidien raconte aussi ses fabuleuses conquêtes en football mais aussi en affaires, il était "le redoutable roi des poubelles", dit le journal qui le décrit en entrepreneur avisé, qui a bâti un empire. "Le vide qu'il va laisser est à la dimension du cœur qui battait dans cette gigantesque poitrine", écrit le Midi Libre.
L'un de ses
journalistes, Jean-Michel Izoird se souvient avoir interrogé Nicollin en
2013 sur la mort. "Pourquoi voudrais-tu que je te parle de ma mort avant
qu'elle soit venue me chercher ?", lui avait-il répondu ; "mais rends moi
un service, une fois que j'aurais cassé ma pipe, dis leur à tous, que je
ne veux ni autobiographie ni émission de télé à la con parce que
franchement avec ma bobine, je suis pas sûr que ça fasse monter
l'audimat". Le chiffre de vente de l'édition spéciale du Midi Libre ce
vendredi 30 juin lui donnera sans doute tort.
L’empreinte sur les finances
Il y a aussi ce vendredi, l'empreinte de François Hollande. Une belle empreinte sur les finances de la France, d'après le rapport de la Cour des comptes publié le 29 juin et qui fait le sel des éditos ce matin. "Avec un peu de mauvais esprit, écrit Christophe Bonnefoy dans le Journal de la Haute-Marne, on pourrait presque imaginer que ce document a été dicté aux Sages par le nouveau président. Il est sans pitié pour François Hollande. Et donc laisse la porte ouverte à une politique qui demandera beaucoup d'efforts aux Français."
"Macron rattrapé par les
mensonges de Hollande", titre en une Le Figaro. "Drame budgétaire, acte 1",
pour L'Opinion avec le dessin de Kak, François Hollande déguisée en
semeuse comme sur les pièces de 1 franc, liberté, égalité, prodigalité.
"Ce n'est pas pour rien que l'on parle de scénario des finances
publiques, écrit le journal libéral, en matière de prévision budgétaire,
la mise en scène des chiffres compte tout autant que le fond. En
trouvant la situation inacceptable, le Premier ministre Édouard Philippe
aura aussi et surtout réussi à installer la dramaturgie nécessaire pour
faire passer les efforts inévitables à venir."
La photo officielle du président battue par un kebab
On trouve aussi deux clichés dans les journaux. Deux photos postés le 29 juin sur Twitter : la photo officielle de l’Élysée, postée par Emmanuel Macron, et la photo du dîner de Benoît Hamon. Un kebab, "j'ai craqué, fin du régime", a twitté hier soir Benoît Hamon. Pourquoi mettre les deux photos côte à côte ? Parce que la photo de Benoît Hamon a été reposté sur Twitter 47.400 fois, celle de Macron 28.500, la photo officielle du président battue par un kebab.
Cela dit dans vos journaux, c'est ce cliché officiel que vous verrez ce vendredi 30 juin, avec force récit des coulisses et analyse des détails. Les pages cultures du Figaro ont même convoqué plusieurs photographes pour une analyse technique du cliché. Verdict, les pro de la photo ne sont pas du tout convaincus par "la symétrie du cliché, rarement utilisée pour un portrait officiel. Tout est trop parfaitement aligné. Trop de retouches", disent-ils aussi.
Les drapeaux sont "saturés" et "surexposés", la veste du président est tirée à quatre épingles, une prouesse impossible à réaliser "lorsqu'on est appuyé comme ça sur un bureau. Et puis, il y a le cadrage beaucoup trop serré, on étouffe", juge un pro de la photo. "L'homme, le bureau, les objets posés dessus, les drapeaux, les portes-fenêtres et les arbres. Ils ont voulu tout mettre, il aurait fallu faire des concessions", indique un autre. Enlever au moins un livre.
Oui, mais pas Les Nourritures terrestres, de Gide qui sont posées juste
derrière lui à droite... "Je m'installe dans ce point de l'espace que
j'occupe, dans ce moment précis de la durée. Je n'admets point qu'il ne
soit point crucial. J'étends mes bras de toute leur longueur. Je dis :
voici le sud, le nord... Je suis effet ; je serai cause. Cause
déterminante ! Une occasion qui ne se représentera jamais plus. Je suis ;
mais je veux trouver raison d'être. Je veux savoir pourquoi je vis",
écrivait ainsi André Gide.