"Je suis fatiguée, je ne peux plus marcher, aidez-moi". La jeune femme de 26
ans vient de s'écrouler à terre, épuisée, famélique. Il ne lui reste pourtant
plus qu'une centaine de mètres avant d'atteindre le centre médical installé aux
portes de Mossoul mais elle est incapable de faire un pas de plus sous le soleil
de plomb. Elle se laisse tomber sur le chemin poussiéreux sous les yeux d'Hélène
Sallon, l'envoyée spéciale du journal Le Monde à Mossoul. La jeune femme porte,
enroulé dans son bras, un nourrisson fripé et rougeaud, amorphe dans le linge
blanc qui l'enveloppe. Il est né il y a 6 jours. Un soldat de la force
antiterroriste la porte jusqu'à une maison pour qu'elle se repose le temps qu'un
véhicule blindé vienne les récupérer. "On a survécu, on y est arrivé, dit-elle
en regardant son bébé. Je vais l'appeler Tahrir." Tahrir signifie libération en
arabe.
Avec son mari et son autre fils, ils ont passé les deux derniers jours tapis
dans une cave attendant fébrilement que cessent les violents combats dans leur
quartier du nord-ouest de la vieille ville. Quand le dernier sniper a été tué,
la famille est parvenue à s'enfuir, entamant un long périple à travers les
ruines. Ils sont ainsi plus de 8.000 civils à avoir fui la cité
historique depuis une semaine. Tous ont subi une fouille corporelle pour
s'assurer qu'ils ne portent pas de ceinture d'explosifs comme ces kamikazes qui
ont réussi à infiltrer les rangs des réfugiés lors de cette dernière marche.
"Les histoires terribles des civils pris au piège", à lire dans Le Monde en kiosque cet après-midi.
En France, la rentrée des nouveaux députés. Et la presse les attend de pied
ferme : "Les jeunes déboulent à l'Assemblée", s'exclame Le Parisien-Aujourdhui
en France, à la veille de la rentrée parlementaire. "Le palais Bourbon aura des
allures de campus, 280 nouveaux élus, la plupart de la République en
Marche n'ont pas encore 30 ans", écrit le journal qui publie juste en dessous
l'interview de Bernard Brochand, député de 79 ans. Il sera le doyen de
l'Assemblée nationale : "Arrêtons de parler d'âge", implore-t-il ! Le Figaro
s'intéresse au "week-end d'intégration" des députés En Marche dans la salle des
fêtes de l'hôtel de Lassay. Objectif, faire naître un esprit de groupe. "Il y
avait un côté rentrée des classes, c'était mignon", confie un conseiller
ministériel. "À certains moments, on se croyait à un séminaire d'intégration
chez Renault...", dit un autre dans le journal L'Opinion. "Séance de
team-building pour députés novices", titre de son côté Libération qui revient
sur l'élection à main levée de Richard Ferrand à la tête du groupe des députés
En Marche. "On aurait pu le faire à l'applaudimètre", dit un élu présent.
Dans les DNA, Didier Rose résume l’esprit du séminaire : "La semaine
dernière, les députés macronistes sablaient le champagne. Ce week-end, on leur a
redit à qui ils devaient cette tournée mémorable. Le patron, c'est Macron." Et
l'élection de Ferrand tient lieu de notice explicative. Un seul prétendant, pas
de discours de candidature, vote à main levée d'office. "Déjà la République en
Marche est au renouveau ce que la musique militaire est à la musique", ironise
Patrick Apel-Muller de L'Humanité. La majorité entre donc dans le dur, rentrée
parlementaire et reprise des négociations sur la réforme du travail. Et
peut-être avez-vous remarqué : on n’entend pas les syndicats. Ils sont, comme le
souligne Le Parisien, "inhabituellement silencieux". "Oubliées les rodomontades
syndicales et les tours de chauffe dans la rue, qui ont jalonné les réformes des
retraites ou la loi Travail", écrit le journal qui explique qu’Emmanuel Macron
aurait laissé planer la menace d’une loi de moralisation étendue à la vie
syndicale.
Et pendant ce temps, au Parti socialiste. Oui, parce que la presse s'inquiète
quand même encore pour le PS, c'est même la une du Figaro ce matin : "Après la
débâcle historique, le PS en voie de disparition". C'est aussi en une de
L'Opinion : "Le PS n'est pas mort, il bouge encore." Et puis sur le Huffington
Post, une petite annonce immobilière. Pas de petites économies pour le PS en
cette période de vache maigre qui s'ouvre, le parti socialiste a décidé de
fermer sa permanence de Tulle en Corrèze. Là-bas, le candidat PS aux
législatives a été battu, il n'y a donc plus de raison d'y avoir un local. Cela
faisait pourtant 20 ans que le PS occupait les lieux, François Hollande y est
souvent allé avant son élection de 2012. À louer donc, appartement de 140 mètres
carrés à Tulle, 36 rue Victor Hugo...
Un dernier hommage pour finir. Hommage à Maurice Obréjan, il est décédé ce
week-end à l'âge de 92 ans. Son nom ne vous dit sans doute rien, et pourtant
vous connaissez tous son visage joufflu. Il fut le premier bébé cadum en photo
sur les savons du même nom. Étienne de Montety lui rend hommage dans sa
chronique "Un dernier mot" dans Le Figaro. "Cadum vient de l'huile de cade
utilisée pour fabriquer des savons. Tout le monde a connu ou entendu parler de
bébé cadum, même George Pérec qui écrivait dans ses "Je me souviens" : "Je me
souviens de bébé cadum. Comment était-il élu ? Sans doute par référendUM ! Mais
la gloire du bébé cadum était éphémère, un an après son élection, un autre le
détrônait. À cadum, multo cadissimum en latin, ça veut dire caduc après avoir
été cadet." Une leçon d'humilité pour les députés qui auraient peur de se
faire passer un savon.
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