"Allez viens, on trouve 250.000 dollars chacun et on part mener la belle vie
!" Ce fut leur dernière plaisanterie, la blague de Bakhtiar Haddad avec Samuel
Forey quelques heures avant l'explosion de cette mine à Mossoul qui a tué trois journalistes, Véronique Robert, Stephan Villeneuve et Bakhtiar Haddad, leur
fixeur. Samuel Forey, journaliste au Figaro, est le seul rescapé. Il est rentré
à Paris le visage parsemé d'éclats, le regard encore troublé par l'effet du
blast... Il raconte les dernières heures de ces trois confrères dans Paris Match
en kiosque ce matin. Ce 19 juin, le petit groupe avance à pieds dans le dédale
de ruelles étroites inaccessibles aux blindés et aux chars. Le colonel Mohanet,
commandant de la fameuse division or, leur ouvre la voie, ils avancent derrière
une escouade de soldats aux aguets. Objectif, rejoindre une école pour jeunes
filles où se massent les troupes. Ils y parviennent, attendent de longues
heures la fin du déluge de feu. Ils plaisantent ensemble. Stephan apprend à
Samuel à manier le Nikon d'occasion qu'il vient de s'offrir.
Puis le groupe repart en direction de la mosquée de Mossoul. Trop de
poussière pas de visibilité, ils font demi-tour pour se replier vers
l'école. L'équipe se retrouve dans une rue à découvert et part s'abriter contre
un petit local adossé à l'école mais dont l'ouverture est pleine de gravats.
Samuel entend le fixeur crier : "Fais gaffe, y a peut-être une mine". Puis c'est
le noir. Tout explose. Samuel est le seul encore debout, il voit ses confères au
sol, hurle en arabe qu'on leur porte secours. Les ambulances arrivent, Samuel
tient la main de Véronique. Faute de sirène, le convoi ouvre le passage en
tirant en l'air. Bakhtiar, Stephan et Véronique ne verront pas Mossoul libéré.
Samuel raconte que Bakhtiar croyait fermement au destin, ce synonyme de fortune.
Peut-on penser autrement et faire ce métier ?
Dans la presse aussi ce matin, la bonne fortune en politique. Oui, vos
journaux ironisent sur la sinuosité du parcours de François de Rugy devenu hier
le quatrième personnage de l'État en accédant au perchoir. "Enfin président",
titre Le Parisien-Aujourd'hui en France, qui évoque le "candidat malheureux à la
primaire de la gauche". Alain Dusart dans L'Est Républicain évoque "un
navigateur hors pair : en 20 ans, il est passé de Génération Écologie créée par
Brice Lalonde à En Marche". "Que voulez-vous, renchérit Yann Marec dans le Midi
Libre, il y aura toujours un écolo à moins de 5% pour décrocher un maroquin
!" Conclusion de Pascal Coquis dans les DNA : "En politique comme en écologie,
le recyclage est une notion importante."
Laurent Wauquiez, lui, ne connait pas pour l'instant la même fortune. Le
Figaro révèle qu'il a déjeuné cette semaine dans un restaurant parisien avec
Nicolas Sarkozy. "Tu dois rassembler, tu sauras le faire", a dit l'ancien
président à son ancien ministre. Un conseil qui accrédite la mise sur orbite de
Wauquiez pour la présidence du parti Les Républicains. Confidence de Wauquiez au Figaro : "C'est un beau combat, on part de rien, tout semble mort mais toute
forme d'espoir n'est pas perdue. Quelque part au fond de la galaxie survit un
petit camp irréductible." Fin de citation.
Un autre petit camp fait la une, celui des ultras-riches. "Fortunes", le mot
est écrit en lettres majuscules et au pluriel sur la couverture de Challenges en kiosque ce matin. Comme chaque année, le mensuel publie son classement des
personnalités les plus riches de France. "Celui-là est un peu particulier, c'est
le 20e, 20 ans que l'on observe l'évolution du patrimoine de ces ultra-riches et
le constat saute aux yeux, ils vont bien !" Le nombre de milliardaires en France
a explosé en deux décennies, passant de 11 à 92, et la valeur des 500 fortunes
est, elle, passée de 80 à 570 milliards. L'incarnation de cette flambée c'est
Bernard Arnault, le patron de LVMH, l'homme le plus riche de France a multiplié
en 20 ans sa fortune par 17. S'en réjouir ou s'en désoler ? "Ces chiffres, écrit
Challenges, témoignent du formidable essor des entreprises au bénéfice de
leurs actionnaires alors que sur ces deux décennies, le PIB de la France n'a
fait que doubler. Le patrimoine médian des Français lui a stagné en 20 ans, sous
les 160.000 euros. De quoi exciter les polémiques, de quoi réveiller Tocqueville
qui parlait de 'la passion française pour l'égalité'."
Quelques pages après le palmarès, Challenges s'intéresse d'ailleurs à la
façon dont l'économie du partage gagne l'univers du luxe. Sites internet de
revente de bijoux, de sacs, de montres d'occasion, plus besoin d'avoir le
salaire d'un PDG du CAC 40 pour vivre comme les super riches ! On peut même
louer leur yacht, comptez quand même 18.000 euros par jour pour un Mangusta 130.
Si vous étiez riche, vous sauriez qu'il faut ajouter à cela le prix du
carburant, 1.400 litres à l'heure. À défaut de se l'offrir, on rêvera devant les
photos de Challenges, il faut toujours faire contre mauvaise fortune bon
coeur...
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