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            Marine Le Pen, à l'Assemblée nationale, le 30 octobre 2025
Crédit : Anne-Christine POUJOULAT / AFP
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Une première à l'Assemblée nationale. Les députés ont voté ce jeudi 30 octobre pour une proposition de résolution du Rassemblement national visant à "dénoncer" les accords de 1968 avec l'Algérie, qui offrent à ses ressortissants des clauses spécifiques en matière d'immigration et de séjour en France. Un moment "historique", selon Marine Le Pen qui s'est joué à une voix près, grâce à l'apport des suffrages de députés Les Républicains et Horizons.
Invité de RTL ce vendredi, Jordan Bardella a appelé "solennellement" le président de la République et le Premier ministre "à prendre acte de ce vote du Parlement à l'initiative du RN et à mettre fin à cette immigration de complaisance". "La France doit reprendre le contrôle de sa politique d'immigration", a-t-il ajouté.
Ce vote rebat-il les cartes des rapports de force au sein de l'Assemblée ? De l'aveu d'un élu Rassemblement national, cette issue n'était pas envisagée au sein du parti. "Je pensais que ça ne passerait pas", confie-t-il à RTL. "Le jeu de la présence fait que s'il y a quelques députés au-delà du RN qui votent... On peut s'attendre à tout".
Les regards se tournent désormais vers les 26 députés LR sur 50 et les 17 élus Horizons sur les 34 que compte le groupe qui ont voté en faveur de la proposition du Rassemblement national. Là encore, il s'agit d'une première pour le parti d'Édouard Philippe. "Horizons respecte la position initiale d’Édouard Philippe. Mais c’est coupable", a tancé le député Modem Bruno Fuchs cité par Libération. "Un revirement" qu'un député Renaissance a du mal à digérer auprès de RTL. "S'ils n'avaient pas voté, le texte ne serait pas passé. Ils ont créé un précédent", déplore-t-il.
Une façon de répondre aux accusations émanant de la gauche qui a fustigé les élus du parti présidentiel, pour la plupart absents de l'hémicycle au moment du vote. "Ils étaient où les macronistes ?", a lancé le patron du Parti socialiste Olivier Faure. "Cette voix qui nous a manqué pour faire face au RN, c'est celle de Gabriel Attal", a dénoncé la cheffe des députés Écologistes, Cyrielle Châtelain.
Cette victoire pour le Rassemblement national peut-elle déclencher un appel d'air ? "Non seulement ça montre une vraie division au sein du bloc central, mais ça élargit la fin du cordon sanitaire contre nous", se réjouit un cadre RN dans Le Parisien.
Au lendemain de ce vote, la prudence a repris le dessus au sein du parti. "Les choses sont en train de céder. Mais je pense que s'ils avaient pu s'en passer (les élus Horizons et Les Républicains ayant voté le texte, ndlr), ils s'en seraient passés", temporise-t-on dans l'état-major RN auprès de RTL, en notant que les autres textes de la niche parlementaire du groupe n'ont pas été adoptés par les députés.
Mais le parti présidé par Jordan Bardella souligne la "situation délicate" dans laquelle se trouve Sébastien Lecornu. Dans la foulée du vote, le Premier ministre a rappelé qu'"il faut le renégocier (les accords de 1968, ndlr) parce qu'il appartient à une autre époque" et "on voit bien qu'on n'est plus du tout dans la même période". Il a précisé que "c'est le président de la République qui est garant des traités, qui les négocie et qui les signe" et que "la politique étrangère de la France, elle n'est pas faite par des résolutions au Parlement. Ce qui n'empêche pas de respecter le vote de ce matin".
 
     
     
     
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