Nouveau Front Populaire : pourquoi une affiche de LFI scandalise les députés socialistes

L'affiche de la discorde. Après le refus des députés socialistes de censurer le gouvernement Bayrou sur le budget et sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le Nouveau Front Populaire est, une fois de plus, au bord de la rupture. Une affiche publiée sur le compte X du groupe La France insoumise à l'Assemblée est venue mettre le feu aux poudres entre socialistes et insoumis. 

Sur cette affiche, on peut observer le visage d'Emmanuel Macron, en arrière-plan. Devant le président, se trouve ceux de Marine Le Pen et Olivier Faure, tout sourire. Et ce texte : "Deux censures non-votées par le PS et le RN. Les nouvelles alliances". Cette affiche a depuis été supprimée du compte X, mais des captures d'écran réalisées par des journalistes, attestent de sa publication. 

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a repartagé l'affiche sur son compte X en écrivant "Viendra sans doute le moment des excuses". 

À RTL, le député PS de Meurthe-et-Moselle, Stéphane Hablot, déclare : "L'affiche montre qu'on n'est pas d'accord avec eux". "Tout de suite, ils nous comparent à des collabos. Ils sont vexés parce qu'ils ont perdu la main. Ce sont des gamins colériques qui ont fait un coup. Puis après, ils retirent l'affiche. Vous savez, les gosses de 3 ans, ils vont voler quelque chose. Puis après, ils disent que ce n'est pas eux. Après, ces gens-là, ils se battent pour la soi-disant la liberté. Non mais ils se foutent de la gueule du monde !" dénonce-t-il.

Les réactions ont, dans la foulée, été nombreuses pour critiquer l'acte de la France insoumise, notamment chez les responsables socialistes. Mais pas que... Alexis Corbière, ancien membre de la France insoumise et proche de Jean-Luc Mélenchon, a aussi partagé son sentiment. "Jamais depuis 1945, même lors des pires renoncements du PS, pendant la guerre d’Algérie et Guy Mollet, et beaucoup d’autres sombres moments, jamais une organisation de gauche n’a fabriqué un visuel mettant sur le même plan un fasciste et le chef du PS". 

Ancienne membre de La France insoumise, la députée Clémentine Autain, a aussi posté un message pour dénoncer la campagne insoumise à l'encontre du PS. "Le désaccord, la colère, l'explication franche, oui. L'amalgame, le lynchage, le brouillage des repères, non. Mettre sur le même plan graphique, symbolique, et donc politique, le PS et l'extrême droite, c'est une faute morale", écrit-elle.

Nous n'avons jamais mis d'équivalence entre le Parti socialiste et l'extrême droite et le Rassemblement national

Mathilde Panot, présidente des députés insoumis, sur BFMTV

Invitée sur BFMTV ce jeudi 6 février, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée, Mathilde Panot, a assuré ne "pas vouloir esquiver" ce sujet. "Nous n'avons jamais mis d'équivalence entre le Parti socialiste et l'extrême droite et le Rassemblement national. Ils n'ont absolument rien en commun. Je le dis pour que ce soit clair. Par contre, il y a une responsabilité commune [...] de sauver Emmanuel Macron et le gouvernement Bayrou avec toute la violence qui va s'abattre sur les gens", a-t-elle expliqué en assurant qu'il ne s'agit pas "du visuel officiel". 

Pour Carlos Martens Bilongo, député LFI du Val-d'Oise, cette affiche est une réponse aux attaques successives des socialistes. "Jérôme Guedj a dit que les Insoumis ont aboyé. Ça fait une quinzaine de jours que les députés insoumis se font insulter par les socialistes et personne ne relève. Mais ce n'est pas grave. Un graphiste a fait une erreur, je ne jette pas la pierre. Ça a été rectifié, le visuel a été supprimé, mais visiblement les gens restent là-dessus", regrette-t-il auprès de RTL.

François Hollande face à Marine Le Pen

Une autre affiche a été postée depuis sur le compte X La France insoumise montrant François Hollande et Marine Le Pen, face à face avec Emmanuel Macron au milieu. Le texte "Assurance vie de la Macronie" est y apposé. 

Cette polémique montre la fragilité des relations entre le Parti socialiste et la France insoumise, au lendemain du rejet de la censure à l'encontre de François Bayrou. Mais à l'Assemblée nationale, le lien n'est pas définitivement rompu puisque socialistes et insoumis font face à la proposition de loi Les Républicains actuellement à l'étude, pour supprimer le droit du sol à Mayotte.

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