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"Nous soutenons tous l'Ukraine" : Emmanuel Macron et les Européens font bloc autour de Volodymyr Zelensky après les critiques de Donald Trump

S'exprimant à l'ouverture d'une réunion à Londres avec Volodymyr Zelensky et les dirigeants allemand et britannique ce lundi 8 décembre, Emmanuel Macron a estimé qu'Européens et Ukrainiens "avaient beaucoup de cartes en main".

Volodymyr Zelensky, Keir Starmer, Emmanuel Macron et Friedrich Merz, à Londres le 8 décembre 2025

Crédit : Rasid Necati Aslim / ANADOLU / Anadolu via AFP

"Nous soutenons tous l'Ukraine" : Emmanuel Macron et les Européens font bloc autour de Volodymyr Zelensky après les critiques de Donald Trump

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Marie-Pierre Haddad & AFP

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Les Européens font bloc autour de l'Ukraine. Une réunion a eu lieu, ce lundi 8 décembre, à Londres en présence d'Emmanuel Macron, du Premier ministre britannique Keir Starmer, du chancelier allemand Friedrich Merz et du président ukrainien Volodymyr Zelensky. 

Cette réunion a duré un peu moins de deux heures et intervient au lendemain de critiques formulées par Donald Trump, à l'encontre du président ukrainien. "Nous avons donc parlé au président Poutine, nous avons parlé aux dirigeants ukrainiens - notamment Zelensky, le président Zelensky - et je dois dire que je suis un peu déçu que le président Zelensky n'ait pas encore lu la proposition", avait déclaré le président américain. 

S'exprimant à l'ouverture de la réunion à Londres, le chancelier allemand Friedrich Merz s'est dit "sceptique" sur "certains détails que nous voyons dans les documents provenant des États-Unis", sans préciser à quels documents il faisait référence. Emmanuel Macron a semblé aller dans le même sens en soulignant que "la principale question" était "la convergence entre nos positions communes, entre Européens et Ukrainiens, et les États-Unis.

"Arriver à une cessation des hostilités"

"Nous soutenons tous l'Ukraine et nous soutenons tous la paix et les négociations afin d'instaurer une paix durable et solide", a déclaré le président de la République. Je pense que nous avons beaucoup de cartes en main : notamment l'Ukraine qui résiste dans cette guerre ; et le fait que l'économie russe commence à souffrir, en particulier après nos dernières sanctions et celles des États-Unis".

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Volodymyr Zelensky, reparti dès la fin de la réunion pour Bruxelles, pour rencontrer les responsables de l'Otan et de l'UE, a estimé qu'il "y a certaines choses que nous ne pouvons pas gérer sans les Américains, certaines choses que nous ne pouvons pas gérer sans l'Europe, et c'est pourquoi nous devons prendre des décisions importantes...".

Avant la réunion, le dirigeant britannique Keir Starmer avait lui aussi indiqué qu'il ne "mettrai(t) pas la pression sur le président" Zelensky pour accepter les propositions américaines. "Le plus important est d'arriver à une cessation des hostilités" et qu'elle soit "juste et durable", avait-il indiqué sur ITV news. Les quatre dirigeants n'ont pas fait de déclaration à l'issue de leur réunion.

La question territoriale, la plus "problématique"

Juste avant ces discussions à Londres, un haut responsable au fait des dernières négociations avait indiqué à l'AFP que la question territoriale restait la plus "problématique". La Russie, qui contrôle plus de 80% du Donbass, veut obtenir l'ensemble de ce territoire, une exigence maintes fois rejetée par Kiev.

La question de l'utilisation des avoirs russes gelés en Europe pour financer l'Ukraine devait également être abordée à Londres. Un responsable britannique a dit lundi "espérer voir prochainement des avancées" sur le sujet, alors que les pays de l'UE espèrent arriver à un accord au prochain sommet européen des 18-19 décembre.

En attendant, la cheffe de la diplomatie britannique, Yvette Cooper, est attendue à Washington pour rencontrer son homologue américain Marco Rubio, avec l'Ukraine également au menu.

Encore "beaucoup de travail", pour Moscou

Le 6 décembre, Volodymyr Zelensky avait indiqué avoir eu une conversation téléphonique "substantielle et constructive" avec les émissaires américains, Steve Witkoff et Jared Kushner, et ses propres négociateurs, qui ont tenu des pourparlers de jeudi à samedi dernier en Floride.

Depuis la présentation d'un plan américain il y a bientôt trois semaines, perçu comme très favorable à la Russie, les puissances européennes alliées de Kiev tentent de faire entendre leur voix. Après une réunion entre Ukrainiens, Américains et Européens à Genève fin novembre, Steve Witkoff, et Jared Kushner, le gendre du président américain, ont été reçus la semaine dernière par le président russe Vladimir Poutine. Le Kremlin a évoqué certaines avancées, même s'il reste "beaucoup de travail".

Interrogé le 7 décembre lors d'une soirée de gala à Washington, Donald Trump a déclaré : "Cela convient à la Russie, vous savez, je pense que la Russie préférerait avoir tout le pays", mais "je ne suis pas sûr que cela convienne à Volodymyr Zelensky", a ajouté le milliardaire républicain, qui s'est rapproché de Moscou depuis qu'il est revenu à la Maison Blanche il y a près d'un an.

Sur le terrain en Ukraine, neuf personnes ont été blessées par des frappes attribuées à la Russie dans la nuit de dimanche 7 à lundi 8 décembre : sept dans la région de Soumy (nord-est) et deux à Tchernihiv (nord).

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