Il ne faut surtout pas faire de politique avec le coronavirus. C'est difficile pour certains, et c'est pourtant ce que tente le gouvernement.
Jeudi 27 février, dans la même journée, le Président de la République, le Premier ministre, le ministre de la Santé se sont exprimés sur le coronavirus. Leur but n'était pas de répondre à des débuts de polémiques, mais de rassurer, de montrer qu'il faut faire confiance à d'autres qu'à eux : aux systèmes de santé, et d'une manière plus générale, à l'Etat.
Dans la défiance actuelle généralisée, c'est un défi. Il faut conjurer, contenir des phénomènes qui sont bien de notre époque où tout prête tout le temps à polémique. Or il n'y a rien de pire lors d'une menace sanitaire comme une épidémie que la suspicion, la défiance et les rumeurs. Si plus personne ne croit plus personne, c'est l'affolement, et les pires comportements l'emporteront.
Nous n'en sommes pas là, mais il y a bien une inquiétude chez les français, et c'est normal. Le gouvernement a choisi d'y répondre par la transparence. Concrètement, c'est la promesse de dire ce que l'on sait, il y aura une épidémie, et ce que l'on ignore, quelle sera la vitesse et l'ampleur de cette épidémie.
Toutes les réponses de l'Etat sont ensuite uniquement basées sur les recommandations des médecins et des scientifiques. En fait, le gouvernement tente ce qui est très difficile : ramener de la rationalité, de la confiance, quand la peur pousse à des réflexes inverses. Édouard Philippe, le Premier ministre, y est quand même parvenu, jeudi matin, avec tous les responsables politiques qu'il avait réuni à Matignon où il a affirmé qu'il y avait lieu, ni d'avoir peur, ni d'être négligent. Il y a eu une forme d'unité nationale. Même si Marine Le Pen a rechigné à le reconnaître.
Car certains n'arrêtent pas de faire de la politique pour autant. Jouer sur les peurs est un vieux moteur de ce que l'on appelle aujourd'hui les populistes. Tout le monde mentirait tout le temps et sur tous les sujets à tous les français. Un soupçon, diffus, qui se nourrit d'une défiance généralisée. Ça consiste à disqualifier toute parole "officielle", et tout ce qui vient de l'État.
Le gouvernement qui n'en fait pas assez est une critique facile
Olivier Bost
Le deuxième ressort des populistes, ce sont les solutions simplistes. Rétablir les frontières et les fermer semblent frapper du coin du bon sens. Elles n'ont pas stoppé, il y a un siècle, les plusieurs dizaines de millions de morts de la grippe espagnole. Le gouvernement qui n'en fait pas assez est une critique facile. Des critiques qui deviendront peut-être plus tard, si la situation se retourne, "le gouvernement en a fait trop". C'est gagnant à tous les coups.
Même si, dans une crise sanitaire, c'est effectivement moins évident. Polémiquer et alimenter les craintes dans ces moments, ce n'est pas comme ça que l'on gagne en crédibilité, que l’on prouve que l’on peut gouverner. Ça ne veut pas dire qu'il est interdit de s'interroger, de questionner. Il ne s'agit pas de mettre un couvercle sur le débat public mais de s'épargner, au moins pendant la crise, de la petite politique.
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