Montauban : la maire (LR) refuse un lieu frais aux sans-domicile-fixe
Un centre d'accueil pour sans-abris a ouvert ce jeudi 27 juin à Montauban après la réquisition d'un centre d'accueil la veille par la préfecture. La maire (LR) de la ville s'opposait à sa mise en service, et ce malgré la canicule.

40 degrés ce 27 juin à Montauban, presque 200 personnes à la rue. Et pourtant, si cela n'avait tenu qu'à la maire de la ville occitane, les sans-domicile-fixe seraient restés dehors. Un centre d'accueil a ouvert ces portes ce jour, mais ce n'a été que par la volonté de la préfecture. Elle a réquisitionné un centre d'accueil pour sans-abris, en raison de la canicule, mais aussi du manque "de bases légales" de l'opposition de la maire (Les Républicains).
"Il revient au maire de choisir sa politique, cela ne me regarde pas, mais (...) il faut sortir ces personnes de la rue, la canicule nous l'impose, l'humanité nous l'oblige, a déclaré le préfet du Tarn-et-Garonne Pierre Besnard. Le lieu sera fonctionnel pour l'abri du jour, dans de très bonnes conditions."
"C'est une véritable aberration. Des personnes isolées, âgées, malades et des enfants sont à la rue alors que le financement, le personnel et le local existent, mais la ville fait obstruction", s'est indignée auprès de l'AFP Sylvie Chamvoux, directrice de l'agence Occitanie de la Fondation Abbé Pierre qui soutient le projet.
Un local en attente
Un centre de jour avait en effet été ouvert durant cinq mois dans un lieu provisoire, à partir de novembre 2018. Il est financé à hauteur de 200.000 euros par an par l'État, et géré par 11 associations dont Emmaüs. Le bail était arrivé à expiration en avril 2018.
Un nouveau local a alors été trouvé par les association. "Mais la mairie de Montauban a fait une décision d'opposition à la déclaration préalable de travaux déposée par le gestionnaire du lieu", a déclaré à l'AFP Emmanuel Moulard, secrétaire général de la préfecture. Le préfet a saisi en référé le tribunal administratif.
La mairie réagit
Dans un communiqué, la mairie de Montauban a indiqué que la ville n'avait "pas attendu les injonctions du Préfet pour mettre en place le plan canicule". Elle a affirmé que "dès lundi, le pôle social (CCAS) répertoriant les personnes dites fragiles inscrites sur le 'registre nominatif communal' (personnes âgées et handicapées, isolées, environ 95 personnes) a déployé le plan d'action du niveau d'alerte orange".
La Ville a dénoncé "une association baptisée 'Montauriol' qui (...) tente de forcer la main du Préfet et de la commune pour obtenir l'ouverture d'un accueil de jour supplémentaire sur la ville de Montauban". Or, si le préfet "a bien ouvert 60 + 10 places supplémentaires", c'est hors de la commune de Montauban" selon elle.
Une passe d'armes avec le gouvernement
La municipalité a ajouté que "si l'État n'a pas jugé opportun d'ouvrir de nouvelles places d'accueil de jour sur Montauban, c'est qu'il existe sur cette commune une association, Relience 82, qui gère parfaitement l'accueil de jour depuis 2010", soit "a minima 120 places d'accueil et d'hébergement d'urgence".
La mairie de Montauban a dénoncé "une mauvaise polémique" après le tweet de la ministre des Solidarités et de la santé Agnès Buzyn : "Abasourdie. Bloquer l'accès à un local frais par 40° C enfreint les règles du plan canicule, si le sens de l'action publique ne suffisait pas à raisonner @BrigitteBareges".
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