Michel Barnier Premier ministre : quelle majorité aura-t-il à l'Assemblée ?

Dès la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, les regards se sont tournées vers le Rassemblement National, avec ses 126 députés, il sera une force incontournable du palais Bourbon si le nouveau locataire de Matignon veut pouvoir gouverner.

Au micro de LCI, Marine Le Pen a accueilli favorablement sa nomination : "Michel Barnier semble répondre au premier critère que nous avions réclamé, un homme qui soit respectueux des différentes forces politiques et qui soit capable de s'adresser au Rassemblement national de la même façon que les autres groupes."

Sur X (ex-Twitter) Jordan Bardella fait le choix de ne pas appeler à la censure et souhaite juger "sur pièces son discours de politique générale, ses arbitrages budgétaires et son action."

Du côté de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon s'est fendu d'une conférence de presse et a affirmé que "l'élection a été volée au peuple français" considérant que c'est "la personne la plus proche des positions du RN qui a été désignée." Le chef de file de la France Insoumise a par ailleurs rappelé que Michel Barnier avait voté contre la décriminalisation de l'homosexualité.

Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, s'est dit extrêmement inquiète de cette nomination et a dénoncé les rapprochements entre Emmanuel Macron et le RN : "On est à l'aboutissement du fait que le président de la République à envoyé valser le front républicain. Il n'a fait que faire les yeux doux à l'extrême droite, dont il fallait obtenir une non censure du gouvernement."

Entre déni démocratique et félicitations chaleureuses

Derrière la France Insoumise, le PS est la deuxième force du Nouveau Front Populaire avec ses 66 députés. Son premier secrétaire, Olivier Faure, a dénoncé un déni démocratique sur X (ex-Twitter) : "Un premier ministre issu du parti qui est arrivé en 4e position et qui n’a même pas participé au front républicain. Nous entrons dans une crise de régime."

Malgré tout, le RN n'est pas seul accueillir positivement la nomination de Michel Barnier, Édouard Philippe, fondateur du parti Horizon, a adressé ses "félicitations chaleureuses à Michel Barnier". Enthousiaste, le maire du Havre a même précisé :" Sa tâche s’annonce rude, mais la difficulté ne lui a jamais fait peur. Et nous serons nombreux à l’aider."

Le prochain grand rendez-vous pour les parlementaires sera le vote du projet de loi de finance. En additionnant les voix du RN, d'Ensemble pour la République et de la Droite Républicaine, Emmanuel Macron, à travers Michel Barnier, serait en mesure d'avoir une majorité absolue avec 303 sièges.

Pour autant, le camp présidentiel n'est pas encore sorti du chaos politique déclenchée par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin dernier. Pour pouvoir gouverner, Emmanuel Macron devra négocier avec le Rassemblement National, s'il ne veut pas que ces derniers votent les motions de censure que ne manqueront pas de déposer les membres du NFP. 

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