Un face à face qui tourne au bras de fer. À quelques jours du premier tour des élections législatives, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron s'affrontent par médias interposés. L'un veut faire fructifier son score à l'élection présidentielle et devenir le deuxième homme du match. L'autre sort de son silence une semaine avant le scrutin et lance ainsi la campagne.
Même si chacun multiplie les attaques sur le programme, l'argument de campagne qui cristallise les tensions est le suivant : "Elisez-moi premier ministre". Le slogan de Jean-Luc Mélenchon martelé au lendemain de l'élection présidentielle a poussé Emmanuel Macron à sortir de son silence.
Dans la presse quotidienne régionale, le président de la République réplique sur le terrain du chef de file des Insoumis. "Je n’ai jamais fait de politique-fiction, affirme Emmanuel Macron. Le président choisit la personne qu’il nomme Premier ministre en regardant le Parlement. Aucun parti politique ne peut imposer un nom au président".
Emmanuel Macron offre ainsi sur un plateau la place de premier opposant politique et adversaire principal de ce scrutin, à Jean-Luc Mélenchon. Il n'en fallait pas donc pas plus pour déclencher une succession de répliques du coté de la France insoumise.
Devenu le leader de la Nupes et donc de la gauche, Jean-Luc Mélenchon assure que dans "tous les pays du monde, le roi ou le président désigne le chef de la majorité qui est en place".
Sur LCI, le député LFI sortant des Bouches-du-Rhône a ainsi répondu à Emmanuel Macron de "proposer qu'on en reste à des choses raisonnables". "Ça sert à rien de se de se payer en plus une crise institutionnelle, a-t-il ajouté. Si elle a lieu et que le président veut la déclencher, il donnera l'impression qu'il ne supporte jamais la démocratie. Ça serait une erreur de sa part, il a tort".
Bah si, bonhomme, tu vas le nommer
Manuel Bompard à Emmanuel Macron sur Sud Radio
L'ancien candidat à l'élection présidentielle a aussi rétorqué à l'argument avancé par Emmanuel Macron : "Il est rare de gagner une élection à laquelle on ne se présente pas". "Puisque vous y allez par ce chemin, Jean Castex était-il élu (au Parlement) lorsqu'il a été nommé Premier ministre ? Non", a-t-il rappelé.
La France insoumise n'a pas dit son dernier mot et compte bien tirer au maximum profit de cet argument. Candidat dans la circonscription de Jean-Luc Mélenchon et artisan de l'union des gauches, Manuel Bompard répond à son tour au président de la République sur Sud Radio. "Quand il nous dit : 'Jean-Luc Mélenchon ne peut pas être premier ministre parce que je le nommerai pas', on lui dit : 'Bah si, bonhomme, tu vas le nommer'".
Ça mobilise mon électorat à qui cette perspective peut faire peur
Une députée au "Parisien"
Un ministre confie à RTL que "Jean-Luc Mélenchon a plutôt bien réussi son pari en se positionnant en premier opposant alors qu’il n’est arrivé que troisième. La majorité présidentielle aussi trouve son compte dans cette bataille. "Ça nous aide beaucoup pour cette fin de campagne", reconnaît une candidate d’Ensemble dans les colonnes du Parisien. "Ça mobilise mon électorat à qui cette perspective peut faire peur", reconnaît-elle.
Selon les derniers sondages, la majorité présidentielle arriverait en tête en nombre de sièges à l'issue du second tour (275-310 sièges), mais sans certitude d'obtenir la majorité absolue fixée à 289 députés. Elle devancerait l'alliance Nupes (LFI, EELV, PS, PC) autour de Jean-Luc Mélenchon qui pourrait atteindre entre 170 et 205 sièges, devant LR (35 à 55 députés) et le RN (20 à 50 sièges).
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte