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"Marion Maréchal est pour l'instant un hologramme politique", décrypte Alba Ventura

ÉDITO - L'ancienne députée du Front national Marion Maréchal-Le Pen a effacé sur ses comptes Facebook et Twitter le nom Le Pen. Elle n'existe pas aujourd'hui en tant qu'adversaire politique.

Marion Maréchal le 22 février 2018 à Oxon Hill, dans le Maryland

Crédit : AFP / JIM WATSON

"Marion Maréchal est pour l'instant un hologramme politique", décrypte Alba Ventura

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Alba Ventura & Loïc Farge

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Ne l'appelez plus Marion Maréchal-Le Pen, mais Marion Maréchal. La petite-fille de Jean-Marie Le Pen, nièce de Marine Le Pen, a donc osé se séparer de ce lourd patronyme. Ce n'est pas rien, même si c'est plus facile pour elle. "Le Pen" n'est pas son nom civil, mais "Maréchal". Elle avait emprunté "Le Pen" pour faire de la politique.

Mais effectivement, elle ne fait dans les sentiments la jeune fille. Marion Maréchal tranche dans le vif. Un coup de sabre, et fini le nom de "Le Pen" associé à cette lignée politique qui a connu tant de soubresauts familiaux. C'est sa manière à elle de sortir des Atrides, d'échapper à la malédiction de cette tribu grecque marquée par le parricide et l'infanticide. Marion Maréchal éprouve le besoin de se délester de ce nom, pour ne plus être mêlée à la fatalité des Atrides.

Mais il n'y a pas que ça. Je pense qu'à court terme, c'est d'abord pour avoir la paix. Aujourd'hui, elle sait qu'être une Le Pen est indissociable de la vie politique. Et ce n'est pas ce qu'elle cherche pour le moment. Ce n'est pas ce qu'elle veut montrer. Pas tout de suite.

Ses amis expliquent partout qu'elle n'est pas dans une stratégie de retour politique, qu'elle n'en a ni l'envie, ni l'espace, ni les réseaux, ni l'argent. Ce qu'elle veut, c'est d'abord réussir son projet d'"académie des droites", son école qu'elle inaugurera dans un mois à Lyon. Elle cherche une réussite qui soit vue comme une réussite professionnelle, une réussite d'entrepreneur.

Marion Maréchal pose des jalons

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Tout cela est sans doute vrai. Il n'empêche que depuis qu'elle s'est retirée de la vie politique, il y a onze mois maintenant, elle a envoyé quelques "cartes postales" : interview dans la presse, allocution dans un colloque à Washington. Et à la fin du mois, elle interviendra dans une conférence - "Débrancher mai 68" - organisée par des proches.

Et puis cette "académie", il s'agit quand même de former les futurs cadres de droite. De la droite dans tout son spectre ! Ce n'est pas ce qu'on appelle raccrocher les gants. Et exprimer sa volonté de ne plus s'appeler Le Pen, ce n'est pas innocent.

Parce qu'elle est maline, Marion Maréchal. L'air de rien, elle crée sa propre marque. Est-ce la marque Maréchal ? Ou plutôt la marque Marion ? En tout cas pas Le Pen ! C'est ce qui s'appelle poser des jalons.

Elle hante les partis

Les responsables politiques, de droite comme de gauche, la prennent au sérieux. Elle hante un peu les partis. Chez les Républicains, elle revient souvent dans les conversations. Et pour cause : dans le tout dernier baromètre Odoxa, on voit bien qu'elle fait son chemin. Elle recueille 39% d'adhésion chez les sympathisants de droite, hors FN. Et même si Laurent Wauquiez fait mine de ne pas y croire, ses amis y pensent pour lui.

Et puis il y en a un à qui la marque "Marion Maréchal" n'a pas échappé : c'est Jean-Luc Mélenchon. Il préfère l'avoir comme adversaire plutôt que sa tante Marine. Il trouve qu'il est "plus confortable" d'être opposé à une vraie libérale comme Marion Maréchal plutôt qu'à une Marine Le Pen "qui se donne des airs de gauche" (c'est ce qu’il a dit dimanche 20 mai au Grand Jury sur RTL).

Il y a ceux qui jouent à se faire peur et ceux qui fantasment. Et il faut dire la vérité : elle est aussi un objet de curiosité médiatique. Pas une construction, mais une curiosité. Parce qu'il faut bien le dire : Marion Maréchal n'existe pas aujourd'hui en tant qu'adversaire politique. Disons qu'elle est pour l'instant un hologramme politique.

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